Les Français sont les premiers en Europe à utiliser le découvert bancaire. La réforme sur le crédit a sans doute une incidence sur leur comportement s'agissant des facilités de trésorerie.

Selon une étude réalisée en octobre dernier par la banque en ligne ING Direct, près de 19% des Français ont recours au découvert bancaire, soit le taux le plus élevé des pays de l'UE (13% en moyenne). Les Italiens et les Espagnols seraient plus vertueux en étant moins de 10% dans le rouge. Pour mémoire, la banque est seule à décider si un compte peut ou non fonctionner à découvert sur une période ponctuelle ou pour une durée indéterminée. Le découvert effectif peut durer jusqu'à 3 mois, jamais au-delà. L'autorisation de découvert peut être demandée par le titulaire du compte pour une utilisation occasionnelle. La banque se rémunère par les agios (proportionnels ou forfaitaires) dont le taux, connu à l'avance, est stipulé dans la convention de compte.

Mauvaise gestion du compte, situation financière difficile, mais aussi contexte légal pour expliquer le recours accru au découvert bancaire. La réforme du crédit instaurée par la loi Lagarde de juillet 2010 a dissuadé les banques de proposer le crédit renouvelable pour accorder plus largement des facilités de paiement qu'elles facturent lourdement.

Bon à savoir : un découvert de plus de 200€ qui court sur plus de 90 jours consécutifs est automatiquement requalifié en crédit à la consommation, ce qui évite les découverts de longue durée très coûteux pour l'usager.