Les chiffres du crédit à la consommation étaient en chute libre depuis cinq ans. La timide reprise amorcée ces derniers mois rassure un peu les professionnels. S'ils mettent en cause la crise économique installée depuis fin 2008, ils ne manquent pas de rappeler que la réforme réglementaire leur a été préjudiciable.

La production de crédits conso en hausse

Le crédit conso redresse la tête. Après cinq années de disette, les chiffres sont à nouveau positif. Lors de l'assemblée générale de l'ASF (Association Française des sociétés de financement) vendredi 19 juin, les établissements spécialisés dans le crédit à la consommation ont dressé le bilan de l'année 2014 et précisé avoir renoué avec la croissance l'an passé avec une production en hausse de +1,2% par rapport à 2013. Des valeurs timides, stabilisées à un niveau bas, puisque la production 2014 reste inférieure de plus de 20% à son pic historique de 2007.
Pour Philippe Dumont, président de l'ASF, "c'est le résultat d'années de crise économique, mais aussi d'une tachycardie législative et réglementaire permanente, puisque le secteur (ndlr) a connu 11 lois en dix ans".

La chute de crédits renouvelables

Le crédit renouvelable, l'ex-revolving, est le grand perdant des réformes engagées depuis 2010. Celui qui a longtemps fait la part belle aux établissements de crédit ne représentait plus, fin décembre 2014, que 31% de la production de crédit conso, contre 41% en juin 2009. En chute continuelle depuis 2009, le volume d'activité ressort en 2014 inférieur de 40% à son point le plus haut atteint durant l'été 2008 (en année pleine).
Sans cesse stigmatisé dans les situations de surendettement, le crédit renouvelable a été profondément réformé par la loi Lagarde de juillet 2010 et plus récemment par la loi Hamon. Il s'est désormais recentré sur un usage dont il n'aurait jamais dû se départir, à savoir le financement d'achats de petits montants sur de courtes durées.