Les taux des crédits immobiliers ont atteint leur plus faible niveau en mai dernier. Depuis, une lente remontée s'est opérée, à peine sensible, entraînant pourtant un tapage médiatique sur la fin des taux bas. Si hausses il y a, elles sont ciblées, les meilleurs profils restent toujours les grands gagnants en décrochant de substantielles décotes. Un moyen pour les banques de faire face à l'afflux de demandes.

Performance des taux

Selon le courtier Meilleurtaux, le seuil plancher des taux fixes des crédits immobiliers a été atteint en mai à 2% sur 15 ans et 2,23% sur 20 ans. Depuis, les taux ont légèrement remonté sur ces deux durées à 2,05% et 2,25% respectivement. Malgré la hausse sensible de l'OAT 10 ans, les banques continuent de pratiquer des taux très bas. L'emprunt de l'Etat français sur 10 ans s'est accru jusqu'à +0,45% courant juin, passant de 0,81% le 1er du mois à 1,26% le 16. Les banques temporisent le mouvement en relevant très peu leurs barèmes, et ce pour deux raisons : la saison est propice à l'achat immobilier et la concurrence interbancaire est toujours très vive. Pour mémoire, l'OAT 10 ans affichait son plus bas score le 16 avril dernier (0,33%), réalisant au passage la plus faible moyenne mensuelle (0,41%).

Embouteillage dans les banques

La performance des taux génère depuis plusieurs semaines un engorgement des banques. Fortement sollicitées par les demandes de financement mais aussi par les renégociations de crédit immobilier, les organismes bancaires font le tri en ciblant les dossiers. Pour les meilleurs profils, la hausse des taux est inexistante, des décotes leurs ont même accordées. Pour les autres, patience : si les taux restent exceptionnellement attractifs, le délai des traitements des demandes de financement s'allonge, notamment auprès de Crédit Logement, l'organisme qui garantit 30% des prêts immobiliers distribués en France. Difficile de respecter le délai de 45 jours à compter de la signature du compromis de vente. Les emprunteurs sont obligés de négocier deux à trois semaines de plus.

Hausse des taux ?

Le léger mouvement haussier met un terme à la décrue entamée il y a plus d'un an. Les taux n'ont pas vocation à rester si bas et les derniers événements dans la zone euro devraient accélérer leur remontée. La crise grecque a déjà un effet sur les taux obligataires de l'Italie et de l'Espagne. L'été est par ailleurs une période où les taux des crédits immobiliers s'apprécient par manque de personnel pour traiter les demandes.

Consultez le baromètre des taux des courtiers en crédit immobilier.