credit_logo

Crédit Immobilier Pour Ou Contre La Baisse Des Taux De La BCE

Début juin, la Banque Centrale Européenne a abaissé son principal taux directeur de 0,25% à 0,15%.

L'objectif est de contrer la déflation qui menace la zone euro et d'encourager la reprise de l'économie grâce à ce taux historiquement bas. Autre fait inédit, la BCE applique désormais un taux négatif sur les dépôts, ceci afin d'inciter les banques à faire circuler l'argent plutôt que le placer. Une première pour une grande banque centrale. Ces décisions auront-elles un impact sur le crédit immobilier aux particuliers ? Les courtiers nous l'expliquent.


Eviter la déflation dans la zone euro, c'est-à-dire empêcher une baisse généralisée des prix et des salaires qui aurait pour effet de ralentir plus encore l'économie européenne. En abaissant divers taux à des seuils jamais atteints auparavant, la BCE envoie un signal fort aux banques : le taux de refinancement (REFI) descend à 0,15% contre 0,25% ; et le taux de facilité de dépôt passe en négatif à -0,10% contre 0%. D'un côté les banques se prêtent entre elles à un taux exceptionnel, de l'autre elles sont pénalisées si elles choisissent de placer leurs liquidités auprès de la Banque Centrale Européenne plutôt que de prêter aux entreprises et aux particuliers. L'institution s'appuie sur l'intermédiation des banques pour relancer l'économie en zone euro dans un contexte d'euro trop fort par rapport au dollar et d'inflation trop faible.

Les courtiers en crédit s'interrogent sur la pertinence de telles décisions. Quelles conséquences directes pour le crédit aux particuliers ? L'abaissement du principal taux directeur aura très peu d'impact sur le crédit immobilier, car les taux fixes sont indexés les taux obligataires à long terme (OAT 10 ans). Depuis huit mois, les taux immobiliers sont en baisse graduelle, et ont atteint leur plus bas niveau historique fin mai : 2,85% en moyenne toutes durées confondues, soit un recul de 23 points de base depuis début 2014, un phénomène dû en grande partie à la chute de l'OAT 10 ans (autour de 1,75%).

Pour le courtier Meilleurtaux, la décision de la BCE sera donc sans effet majeur sur les taux des crédits immobiliers, tout en pérennisant un contexte très favorable aux banques quant à leurs conditions de refinancement. Celles-ci devraient être incitées à prêter plus largement, d'autant que le taux de dépôt les pénalise désormais. Le constat est partagé par la majorité des courtiers.
Avis divergent chez Cafpi qui voit dans cette politique monétaire le préambule à une remontée des taux de crédit. Le taux négatif sur les dépôts opéré par la BCE pourrait revigorer le marché des actions et entraîner dans son sillage celui des obligations. Avec, pour conséquence, l'augmentation des taux aux particuliers.

Aujourd'hui la production de crédits immobiliers est en berne. Malgré une légère reprise au printemps, les banques peinent à réaliser leurs objectifs, pour le moins ambitieux après une année 2013 meilleure qu'escomptée. Les efforts pour attirer le chaland restent appuyés en proposant des taux compétitifs, nourris par l'assouplissement de la politique monétaire européenne et le niveau faible de l'OAT. Si le potentiel de nouvelles baisses est limité, les banques sont encore prêtes à quelques ajustements pour favoriser l'achat immobilier. Septembre, deuxième temps fort de l'immobilier, n'est pas loin.

 



Gerard Mihranyan

Par , le jeudi 26 juin 2014

Partager cet article :