credit_logo

De plus en plus d'étudiant confrontés au surendettement.

Les étudiants, les nouveaux pauvres ? L'Association Crésus qui vient en aide aux personnes surendettées recense de plus en plus de cas de surendettement chez les étudiants. Pourtant ils sont moins nombreux à solliciter des prêts pour financer leurs études.

Le coût élevé des formations

Les souscriptions de prêts étudiants sont en retrait en France : 4,7% des étudiants y avaient recours en 2012 contre 6,13% en 2010. Les cursus longs et chers sont les premiers financés par un prêt : 11,5% pour les écoles de commerce, 6,7% pour les écoles d'ingénieurs, et près de 5% pour les filières médicales et paramédicales, notamment les études de kinésithérapie, très dispendieuses (entre 4 000€ et 6 000€ par an pour une prépa sur deux ans avant l'entrée en école).
La crise économique a d'ailleurs poussé les écoles de commerce à baisser leurs frais de scolarité. Ces études restent néanmoins très onéreuses : les droits atteignent près de 10 000€ par an, voire plus, pour l'Edhec ou HEC.

Parents aux revenus modestes ou endettés
Le coût des études n'est pas tout. Il faut ajouter les frais de vie, pour se loger, s'habiller et se nourrir. Certains parents sont dans l'incapacité de soutenir financièrement leur enfant étudiant, souvent ils sont déjà endettés par ailleurs avec des emprunts divers (prêts immobiliers ou/et à la consommation). Si le chômage frappe la famille ou que les revenus de parents, pour certains déjà en retraite, sont insuffisants pour apporter leur aide, la seule option est de solliciter un prêt étudiant.

Pas simple d'obtenir un prêt étudiant...
Si les parents ne peuvent payer, les étudiants devraient pouvoir emprunter. Ce n'est pas si simple. En effet, le recours au crédit diminue, car l'exigence d'une caution parentale freine la démarche. Les banques examinent à la loupe les demandes de prêts et anticipent les revenus futurs de parents au moment où l'étudiant devra commencer à rembourser. Et faute de garantie solide, la demande de prêt est rejetée.
Depuis 2008, la banque publique d'investissement (BPI France) permet de garantir les prêts étudiants sans caution personnelle ni conditions de ressources, mais l'organisme a rapidement épuisé son enveloppe contingentée. 42 000 étudiants ont bénéficié de l'offre de BIP depuis sa création, c'est peu comparé aux 120 000 étudiants qui sollicitent un prêt chaque année. Et en plus, l'enveloppe maximale est de 15 000€ (sur une durée minimale de 2 ans), couverte à 70% par la BPI.

...et quand il faut rembourser
Certains courtiers diffusent des prêts étudiants sans caution, mais l'engagement reste le même : il faudra rembourser un jour ou l'autre, et même avec le différé de remboursement, une mensualité de 300€, quand ce n'est pas plus, peut rapidement plonger dans le rouge. Pour éviter de déposer un dossier de surendettement à la Banque de France, l'unique solution est de demander un étalement de la dette à la banque. Impossible, là encore, sans la caution des parents.



Noémie Palussière

Par , le jeudi 27 novembre 2014

Partager cet article :