Après la Fnaim, Orpi et Century 21, c'est au tour du réseau d'agences Laforêt de confirmer la forte contraction de la demande sur l'année 2012. Le marché a perdu 20% de son activité, uniquement soutenu par les secundo-accédants. Les perspectives pour l'année 2013 restent prudentes entre dégradation du contexte actuel et recul des prix plus au moins appuyé selon les réalités locales.
20% d'acheteurs en moins
Un acheteur sur 5 a disparu du marché immobilier ancien. Selon le réseau Laforêt, 60% des ventes ont été réalisées par les secundo-accédants, tandis que la part représentée par les primo-accédants s'est encore dégradée durant l'année 2012. S'ils tiennent le marché, les secundo-accédants vendent plus par nécessité (divorce, succession) que par agrément. La réforme des plus-values en a conduit bon nombre à remettre leur projet. De 32% en 2011, la représentation des primo-accédants est tombée à 24% l'an passé. Selon les zones géographiques, l'érosion de ce type de clientèle varie entre 16% et 50%. Rien de surprenant à ce que les accédants à la propriété se fassent plus rares : le remaniement du PTZ+ dédié uniquement au secteur du neuf, et le resserrement des conditions d'accès au crédit n'ont pas été compensés par l'excellent niveau des taux de crédit. Quant aux investisseurs locatifs, ils n'ont représenté que 12% des transactions immobilières en 2012, échaudés par la réduction du taux de rentabilité.
Prix en baisse en 2013
Ce constat donne l'occasion au réseau Laforêt de rappeler que les acheteurs ont la main. L'offre toujours supérieure à la demande leur permet de comparer, pour privilégier les biens sans défaut et négocier le prix de vente. Les propriétaires de biens médiocres ou de qualité moyenne devront s'adapter aux conditions des acheteurs et revoir leurs prétentions à la baisse. Dans ce contexte tendu, les prix pourraient reculer de 5% en 2013. Laforêt propose déjà depuis 2012 la formule "Prix Bleus", consistant à ajuster les prix des biens qui ne trouvent pas acquéreurs. La mesure est reconduite en 2013.
Les professionnels prennent les devants en redonnant du réalisme au marché. C'est leur rôle de conseiller les vendeurs et leur faire prendre conscience du décalage entre leurs prétentions et les aspirations des acheteurs. Très accentuée en 2012, cette décorrélation doit s'atténuer pour que les intérêts des uns et des autres convergent. L'opération "Prix Bleus" de même que la démarche d'Orpi qui incite les propriétaires à baisser leurs prix entre 5% et 15%, contribueront, on l'espère, à débloquer le marché.