Le montant des crédits immobiliers accordés en 2012 a chuté de plus de 26% en 2012 par rapport à 2011. Un gouffre de 40 milliards d'euros qui font défaut aux banques et autres établissements de crédit. En dépit d'un seuil historiquement bas des taux de crédit atteint en fin d'année, la production de prêts à l'habitat s'est effondrée sans jamais redresser la barre.

Selon les chiffres de l'Observatoire Crédit Logement/CSA publiée ce jeudi, l'année 2012 est une année noire pour la production de crédit. Si les montants exacts ne sont pas encore arrêtés, le total des prêts immobiliers accordés en 2012 devrait se situer entre 117,5 et 120,5 milliards d'€, soit un manque de 40 milliards d'€ et une chute de 26,4% comparativement à l'année 2011. L'année avait débuté par une dégringolade vertigineuse (-33,1%) que la performance historique des taux n'a pas réussi à endiguer à partir du dernier semestre.
Les raisons fondamentales à cette crise du crédit mettent en cause la fin du PTZ+ dans l'ancien, l'amaigrissement de l'avantage fiscal du dispositif Scellier, la hausse continuelle des prix des biens voire au mieux leur stagnation et l'attentisme général des vendeurs et des acheteurs, lié au contexte économique dégradé et à la réforme des plus-values immobilières.

Les perspectives pour 2013 ne sont pas optimistes. La production de crédits reste tributaire des incitations gouvernementales en faveur de l'accession et de l'investissement locatif. La fin du Scellier, remplacé par le Duflot qui doit encore faire ses preuves, et le recadrage du PTZ+ qui réduit l'échantillon de population éligible vont sans doute contracter encore plus le volume des prêts immobiliers.

Pourtant les taux de crédit n'ont jamais été aussi faibles. Le taux moyen a atteint 3,22% en décembre et il continue de baisser depuis début janvier. Le baromètre des taux chez le courtier Empruntis fait état d'un nouveau recul des taux en janvier par rapport à décembre 2012 et ce sur toutes les durées : le taux médian sur 20 ans ressort à 3,50% contre 3,70% un mois plus tôt, le taux minimum contracté chutant à 2,88% (hors assurance) à la faveur des généreuses décotes accordées par les banques selon les profils. La moyenne nationale toujours sur 20 ans atteignait 4,25% en février 2012. Près de 80% des prêts accordés en 2012 l'ont été à un taux inférieur à 4% contre 60,7% en 2011.