Clap de fin pour la baisse des taux de crédits immobiliers. Après 19 mois de recul ininterrompu, les taux se retendent. Les courtiers en crédit observent tous la tendance en juillet : après la stagnation de juin, les banques ont relevé leur barème de manière significative. Les valeurs restent néanmoins toujours très attractives, mais le caractère irréversible de la hausse pourrait rapidement imputer le pouvoir d'achat des futurs acquéreurs.

Environ 60% des établissements bancaires ont rehaussé leur barème entre 0,10% et 0,30% courant juillet. Un constat établi par les principaux courtiers en crédit, MeilleurTaux, Cafpi ou encore AB Courtage. Ce relèvement reste modéré, le niveau des taux est toujours reformant : le taux sur 20 ans se négocie encore sous la barre des 3% pour les bons dossiers. Emprunter aujourd'hui demeure une opération intéressante. Tous ceux qui nourrissent un projet immobilier à court terme devraient se lancer. De même que les emprunteurs qui souhaitent renégocier leur prêt. Le seuil plancher des taux sera bientôt de l'histoire ancienne.

Le phénomène est imputable à la panique des marchés financiers. En annonçant une réduction de l'injection des liquidités, la Fed ou Banque centrale américaine a secoué la planète financière : les investisseurs n'ont pas tardé à revendre en masse de la dette américaine et européenne. Les taux longs des emprunts d'Etat ont réagi en hausse, entraînant les taux des crédits immobiliers à leur suite. Alors qu'il affichait son plus bas historique en mai (1,67%), l'OAT 10 ans a franchi la barre des 2% début juin pour atteindre 2,45% le 24/06, soit la plus forte progression de la décennie. Depuis, l'emprunt français sur 10 ans oscille autour de 2,20%. La tendance est également observée pour les emprunts des autres Etats de la zone euro.

Relativement indolore pour les emprunteurs, la hausse des taux devrait se normaliser progressivement, sans heurt, dans les semaines et les mois qui suivent. Les moyennes de juillet restent encore inférieures d'un demi point à celles pratiquées il y a un an. On peut d'ores et déjà anticiper que ce mouvement haussier aura pour conséquence d'accélérer la baisse des prix immobiliers.