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Financer son projet sans apport : plus facile à Bordeaux ou Lyon qu'à Paris.

La légère remontée des taux d'intérêt des crédits immobiliers depuis juillet est peut-être symptomatique d'un changement de politique des banques. La hausse de l'OAT 10 ans est certes l'élément déclencheur d'une correction des barèmes, mais on peut y voir aussi un resserrement des conditions d'accès au crédit. La faiblesse des taux depuis un an a encouragé bon nombre d'emprunteurs à renégocier leur prêt, une forte demande qui a permis à la plupart des banques de remplir leurs objectifs. Il devient dès lors plus difficile aux profils à risques d'accéder au crédit. Parmi ces risques, les financements sans apport personnel : s'ils se sont raréfiés depuis le début de la crise, ils ont aujourd'hui presque disparu de la production de crédit. Sauf dans certaines villes où les banques font un effort commercial et adaptent leurs conditions pour financer leurs clients sans apport.

Selon le courtier en prêt immobilier Immoprêt, acheter sans apport est de moins en moins possible. Grâce à un réseau de 55 agences, le courtier qui s'est par ailleurs spécialisé dans les financements sans apport a dressé le tableau régional des politiques bancaires sur ce segment. Les banques prêtent-elles toujours à 110%, c'est-à-dire la totalité du prix du bien augmenté des dépenses annexes (frais d'agence, frais de notaire, frais de garantie et de dossier bancaire) ? La disparité est la règle, les politiques nationales des grandes enseignes bancaires se concrétisent différemment sur le terrain ville par ville.

Là où les revenus moyens sont élevés, les banques estiment que les clients doivent avoir constitué un apport pour amorcer une demande de crédit immobilier. A Paris et d'une manière générale dans toute l'Île-de-France, les primo-accédants qui sont bien souvent des candidats dépourvus d'apport personnel ont quasiment disparu du paysage. Idem à Aix-en-Provence, zone où le foncier est le plus cher de France, ainsi qu'à Reims et à Lille où les financements à 110% sont inexistants.

A l'inverse, dans certaines agglomérations, les banques sont encore prêtes à financer les clients sans apport. A Lyon ou à Bordeaux, mais également dans les régions Nord et Est, les banques jouent la concurrence et continuent de capter les primo-accédants. Contrairement à une idée reçue, les banques n'ont jamais arrêté de financer l'intégralité d'un projet immobilier. La condition : présenter un très bon dossier, c'est-à-dire avoir une situation professionnelle stable avec des perspectives d'évolution, et rendre compte d'une situation financière saine, sans découvert ni crédit en cours, où le reste à vivre sera suffisant une fois le crédit enclenché.



Gerard Mihranyan

Par , le mercredi 21 août 2013

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