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Crédit immobilier : l'acheteur-type de plus en plus aisé.

Un apport moyen de 50 000€ et des revenus mensuels supérieurs à 4 000€, tels sont les conditions financières nécessaires pour devenir acquéreur de son logement en France. Les chiffres, selon une étude annuelle du courtier Empruntis, révèlent en substance les difficultés des ménages français pour accéder à la propriété. Le rêve d'une France de propriétaires devient de plus en plus flou.

Cette étude témoigne du recentrage du marché sur les acheteurs les plus aisés. Le seuil symbolique de 50 000€ d'apport personnel est un record (il était de 25 000€ en 2005), une somme d'autant plus effarante qu'elle correspond au prix d'un bien immobilier en province il y a 15 ans. En Île-de-France, avec les 82 240€ nécessaires pour emprunter, l'apport personnel moyen s'envole. En clair, les primo-accédants ont déserté le marché au profit des secundo-accédants, plus âgés, avec des revenus largement plus confortables et qui peuvent profiter de la revente de leur premier logement. Le phénomène est d'autant plus criant à Paris où les revenus moyens des ménages acheteurs atteignent 8 000€ mensuels, et où l'apport personnel moyen culmine à près de 200 000€, conséquence de la plus-value réalisée à la revente.

Le constat est le même pour l'Observatoire Crédit Logement/CSA. L'indicateur de solvabilité des ménages ayant un revenu inférieur à 3 SMIC est au plus bas depuis le début du siècle ; leur part dans l'ensemble des transactions représente 38% contre 42% en 2008. L'acheteur-type devient également plus âgé ; les moins de 35 ans ne sont plus que 47,4% des acquéreurs contre 52,4% il y a deux ans.

Cette étude met surtout en exergue la flambée des prix de l'immobilier depuis le début des années 2000, une surévaluation des biens qui constitue l'obstacle majeur à l'accession à la propriété. Entre 2000 et 2010, les prix des logements ont augmenté trois fois plus vite que le revenu des ménages : si le revenu disponible a gagné 25% entre 2000 et 2009, les prix de l'immobilier ancien ont bondi de 86% (chiffres de l'Insee). Malgré des taux d'emprunt très attractifs, les acheteurs restent au stade de l'intention, dans l'attente d'une baisse significative des prix. La production de crédit à l'habitat a chuté de 30% depuis le début de l'année.



Gerard Mihranyan

Par , le mardi 20 novembre 2012

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