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Crédit immobilier : la baisse des taux ne faiblit pas.

L'Anil (Agence nationale pour l'information sur le logement) confirme ce constat déjà observé par tous et note qu'il n'a aucun effet positif sur la production de crédit. Celle-ci est en chute libre depuis 10 mois malgré les efforts récents des établissements de crédit pour lâcher un peu de lest.

Les taux pratiqués par 8 des plus grandes enseignes bancaires françaises sur la durée de 15 ans sont tous en baisse au dernier trimestre de l'année. La fonte des barèmes s'est accélérée au cours des dernières semaines après une courte période de stagnation durant l'été. Toutes les banques (Crédit Foncier, Caisse d'Epargne, La Banque Postale, Crédit Agricole, LCL, Cetelem, Crédit Mutuel et BNP Paribas) ont ajusté leurs grilles tarifaires et cédé entre 0,03% et 0,50% sur la durée de référence. L'écart entre le taux le plus bas et la taux le plus haut peut atteindre 0,90%, preuve s'il en est que les meilleurs dossiers obtiennent des conditions de crédit très attractives et que le delta se creuse entre les clients les plus solvables et ceux dont le facteur risque demeure plus élevé.

Le taux fixe le plus bas affiché sur 15 ans s'établit entre 3,02% et 3,75% selon les établissements, la moyenne étant inférieure à 3,50% (hors assurance). Une décote peut s'ajouter en fonction des paramètres du dossier de prêt et de l'agence concernée. Le taux variable le plus faible sur la même durée est pratiqué par Cetelem (2,47%). C'est le Crédit Agricole qui se place en tête pour le prêt d'accession sociale (PAS) avec un taux de 3,30% sur 15 ans, soit 0,10% de plus que son taux fixe minimal.

Le niveau particulièrement favorable des taux n'a pourtant aucun incidence positive sur la production de crédit. Elle continue de péricliter et affiche un négatif de 30% sur les 3 premiers trimestre 2012 par rapport à la même période en 2011. L'économiste Michel Mouillard prédit une production totale de crédits à l'habitat en 2012 inférieure à celle de l'année 2009 au plus fort de la crise précédente (115 milliards d'€ contre 120 milliards d'€).

La performance des taux n'est plus un élément suffisant pour les acheteurs potentiels. Face au fort ralentissement du marché, tous espèrent un recul marqué des prix des logements pour réduire ainsi la fracture entre leurs capacités d'emprunt et les attentes parfois surréalistes des vendeurs.



Gerard Mihranyan

Par , le jeudi 22 novembre 2012

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