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Crédit immobilier : la belle saison des taux.

Le printemps s'est enfin découvert et avec la belle saison s'amorce un des temps forts de l'immobilier. Inexorablement ralenti par la crise économique, le marché de l'immobilier est toujours dans l'attente de signes encourageants pour se redresser. L'attentisme qui perdure chez les vendeurs et les acheteurs pourrait progressivement se relâcher grâce à un début d'ajustement des prix à la baisse et surtout un niveau des taux d'intérêt qu'on n'a jamais connus aussi attractifs.
Les taux d'intérêt du crédit immobilier reculent à nouveau en avril. Une situation inédite qu'aucun analyste n'aurait pu prévoir en début d'année. Les taux cèdent du terrain pour le 15ème mois consécutif. Tous les courtiers en crédit constatent un léger recul ce mois-ci et pour la énième fois les taux abaissent leur seuil historique. Sur 20 ans, le taux moyen atteint au 12 avril entre 3,20% et 3,40% selon les courtiers. Les décotes pour les très bons dossiers peuvent réduire le taux affiché de 0,30%. Les banques qui n'ont pas corriger leurs barèmes à la baisse les ont laissé inchangés par rapport au mois précédent. Pour mémoire, le taux moyen toutes durées confondues s'est établi à 3,07% en mars selon les chiffres de l'Observatoire Crédit Logement/CSA.
Cette situation unique est imputable aux performantes inégalées de l'emprunt français. L'OAT 10 ans a battu en mars un nouveau record. Après être passé sous la barre des 2% en décembre, puis remonté autour du seuil des 2%, l'indice de référence s'inscrit en baisse depuis fin mars : le taux d'emprunt à 10 ans titrait 1,81% le 12 dernier. Des valeurs qui témoignent de l'engouement des investisseurs pour la dette française. Faut-il s'en réjouir ? Si le phénomène profite aux particuliers par le biais du crédit immobilier, il ne reflète pas la bonne santé de l'économie hexagonale. Les banques centrales de la zone euro n'ont d'autre choix que d'investir sur des emprunts dont le taux de rendement est supérieur au taux de l'inflation, ce qui pénalise la dette allemande (entre 1,2% et 1,3% pour l'emprunt 10 ans). Le taux d'inflation annuel de la zone euro est tombé à 1,8% en février, contre 2,7% un an auparavant.
Autre facteur important, le principal taux directeur de la Banque Centrale Européenne : l'institution a décidé de le maintenir à 0,75%. Les banques se financent à moindre coût depuis un an et ont pu ainsi reconstituer leurs marges. L'abondance de liquidités leur permet d'ajuster leurs barèmes à la baisse afin de gagner une nouvelle clientèle.
Les prédictions tablent en faveur d'une stabilisation des taux. Un nouveau recul n'est pas à exclure dans l'hypothèse où la BCE choisirait d'abaisser son taux directeur à 0,50% si l'inflation demeure à un niveau bas.



Noémie Palussière

Par , le mardi 16 avril 2013

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