credit_logo

Crédit : le principal taux directeur de la BCE abaissé.

La BCE abaisse son taux directeur de 0,75% à 0,50%.

Une situation inédite, jamais le taux de financement des banques n'a été aussi bas. La BCE espère ainsi relancer la croissance alors que l'Europe s'enfonce un peu plus dans le marasme. Cette baisse historique permettra-t-elle de faire redémarrer le crédit ?

La décision était attendue par les marchés : la BCE dirigée par Mario Draghi baisse de 25 points son principal taux directeur, celui qu'utilisent les banques pour se financer au jour le jour. Tombé à 0,75% en juillet 2012, le taux descend à 0,50%, soit son niveau le plus faible jamais atteint. Les banques de la zone euro peuvent ainsi se financer à moindre coût et économiser 2 milliards d'euros par an en charges d'intérêts. Les autres taux de facilités de refinancement ont également été abaissés (de 1,25% à 1% pour obtenir un prêt au jour le jour), le taux des dépôts restant à 0%.
Cette politique de la BCE n'a pas surpris les marchés. Les derniers chiffres de l'économie de la zone euro laissaient présager un tel cap : inflation en baisse au mois d'avril à 1,2%, soit son niveau le plus bas depuis trois ans, contre un objectif fixé par la BCE de 2% pour définir la stabilité financière ; taux de chômage à 12,1% en mars, son plus haut niveau depuis la création de l'euro. Déflation + chômage accru impliquent d'inciter plus fortement les banques à se fournir en liquidités auprès de la BCE pour les réinjecter dans l'économie en prêtant aux entreprises et aux particuliers.


L'acte est quelque peu symbolique. Il n'y a pas de miracle à escompter en dépit de cet effort supplémentaire de l'instance européenne. La baisse des taux a peu d'impact, car "le mécanisme de transmission" ne fonctionne pas dans certains pays de la zone euro. En Espagne et en Italie, elle ne contribue pas à faire redémarrer le crédit.
En France, la baisse du principal taux directeur de la BCE va permettre aux conditions du crédit immobilier de rester très favorables. Il ne faut pas attendre de recul marqué des taux fixes qui sont déjà à un niveau plancher. On peut néanmoins compter sur une stagnation durable, voire des répercussions sensibles sur les taux courts et sur les taux variables.



Noémie Palussière

Par , le vendredi 3 mai 2013

Partager cet article :