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Crédit immobilier : les emprunteurs renégocient.

A la faveur des excellentes performances des taux, les emprunteurs sont nombreux à tenter de renégocier leur prêt immobilier. Les demandes de renégociation portent l'activité de crédit durant les dernières semaines de l'année. La baisse des taux, inattendue par son ampleur, encourage également les candidats à l'achat immobilier. Tout en affichant une forte diminution par rapport à l'année 2011, la production de crédit semble enrayer le mouvement à l'automne et limiter la casse pour 2012.

Selon le courtier Meilleurtaux, une demande sur quatre auprès de ses partenaires bancaires a été concernée par la renégociation de crédit en novembre. Une situation logique au regard du niveau atteint par les taux de crédit immobilier : ils battent leur record historique d'octobre 2010 avec une moyenne de 3,30% établie fin novembre. Depuis janvier, les taux d'intérêts ont perdu entre 0,50% et 0,85% sur toutes les durées. La baisse pourrait d'ailleurs s'installer plus durablement alimentée par le niveau record de l'emprunt d'Etat : pour la première fois, l'OAT 10 ans est passé sous la barre des 2% (1,99%) le 5 décembre dernier.
Si elles sont contraintes par les nouvelles normes prudentielles, les banques ont elles aussi contribué à la baisse des taux pour tenter de limiter un marché en fort repli. Le recul des taux s'est auto-nourri par les décotes accordées aux meilleurs profils. En décembre, les banques décident de rester compétitives ; près de 50% ont abaissé leurs taux fixes, les autres ne les augmentent pas. Le taux moyen sur 20 ans ressort à 3,55% début décembre contre 3,58% le mois dernier.
Ces circonstances particulièrement favorables semblent à nouveau séduire les emprunteurs. Ils retrouvent le chemin des banques malgré un contexte toujours conditionné par les mêmes obstacles depuis le début de l'année : crise économique, attentisme électoral, durcissement de la fiscalité des plus-values, niveau élevé des prix et réduction des aides à l'accession et des dispositifs fiscaux pour les investisseurs locatifs. Meilleurtaux estime cependant avoir limité les dégâts avec une production de crédit en retrait d'environ 8% par rapport à l'an passé. Pour l'ensemble du secteur elle pourrait chuter de 25%.
Il devient difficile pour un emprunteur qui a financé son achat immobilier à un taux frisant les 5% en 2008 de continuer à observer la baisse des taux sans réagir. Les demandes de renégociations affluent, elles représentent 25% de l'activité du courtier. Si vous avez emprunté avant 2010, n'hésitez plus : faites appel au service d'un courtier pour renégocier votre crédit auprès de la banque. Si celle-ci refuse ou ne vous consent pas des conditions intéressantes, le courtier négociera auprès d'une autre banque, prête à racheter votre crédit pour améliorer son bilan annuel.



Gerard Mihranyan

Par , le lundi 10 décembre 2012

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