Avec des prix qui ont doublé en 35 ans, le rêve de la propriété immobilière s'éloigne année après année. Le sentiment commun est qu'acheter son logement devient toujours plus difficile. Pourtant le niveau exceptionnellement bas des taux d'intérêt, conjugué à une légère baisse des prix, commence à changer la donne. Le nombre de transactions a légèrement augmenté en 2013 et les taux fixes du crédit à l'habitat ont inscrit une nouvelle contraction en mars. De quoi redonner de la vigueur aux velléités d'achat.

Des prix en baisse

Selon les Notaires, le volume des transactions a progressé en moyenne de 4% en 2013, une année moins noire que prévue avec quelque 723 000 ventes. L'Île-de-France a enregistré une hausse de 5,4%, certaines régions se distinguent par une croissante encore plus forte (+17% en Moselle, +13% dans le Cher). D'autres en revanche accusent une chute notable (-9,4% dans la Marne, -6% en Haute-Vienne).
La stagnation des ventes n'a pas engendré le recul des prix tant attendu. La baisse des prix, appartements et maisons confondus, a atteint seulement la moyenne de 1,4% sur l'ensemble du pays. Loin des corrections escomptées qui pourraient permettre une amorce nouvelle de l'activité. Pourtant, le phénomène, si minime soit-il, est révélateur d'un changement de comportement des vendeurs. Ils sont prêts désormais à faire des concessions. Les acheteurs reprennent la main et seuls les biens de grande qualité peuvent espérer être cédés au prix souhaité. Chez Century 21, la baisse des prix est chiffrée à -1,8% selon le bilan annuel, soit 3428€/m2 le prix moyen pour un appartement et 2026€/m2 pour une maison. Le niveau avoisine celui de 2010.

Taux d'intérêt très bas

Indépendamment du contexte économique, la faible correction des prix est à mettre au compte du niveau exceptionnellement bas des taux d'intérêt. Inutile d'attende une hypothétique baisse des prix, tout premièrement à cause de la pénurie de logements, trait endémique du marché français. La variable à considérer est réellement le niveau des taux de crédit : à fin mars, les taux fixes avaient quasiment retrouvé leur niveau historiques de 2013. Selon les courtiers, la grande majorité des banques avait ajusté leurs barèmes à la baisse (-0,12% en moyenne), se calant sur l'OAT 10 ans, en repli depuis le début de l'année. Le taux moyen sur 15 ans est légèrement en-dessous de 3%, sur 20 ans, il oscille entre 3,22% et 3,50%. A l'heure de l'ouverture de la saison immobilière, les meilleurs dossiers peuvent toujours profiter de la concurrence acharnée que se livrent les banques et obtenir des taux inférieurs de 0,50% à ceux affichés.

Même si la baisse des prix tarde encore, la période est propice pour emprunter. Elle pourrait ne pas le rester, puisque tous les observateurs tablent sur une remontée des taux au cours du second semestre, essentiellement à cause de le politique monétaire de la FED (banque fédérale des Etats-Unis) qui aura des répercussions sur les marchés financiers européens.