credit_logo

Crédit immobilier : allonger la durée de remboursement, une fausse bonne idée.




Dans un contexte de taux d'intérêts historiquement bas, d'aucuns peuvent envisager de contracter un crédit immobilier sur une longue durée pour augmenter leur pouvoir d'achat immobilier.
La démarche est tentante et les derniers chiffres de l'Observatoire Crédit Logement/CSA témoignent de l'allongement de la durée moyenne des prêts à l'habitat depuis un an. CBanque, site d'information en ligne consacré à la finance, a voulu connaître l'impact de 5 années d'emprunt supplémentaires et réalisé une simulation sur les durées successives entre 10 et 30 ans.

La simulation
Pour une mensualité de 1 000€, quel est le montant du capital financé pour les durées allant de 10 à 30 ans, par tranche de 5 années ? Le calcul est effectué à partir des taux d'intérêts moyens des 3 principaux courtiers en crédit (Meilleurtaux, Empruntis et Cafpi), hors assurance emprunteur.
Le constat est sans appel : en triplant la durée de remboursement, on parvient tout juste à doubler la capacité d'emprunt, soit 108 892€ sur 10 ans contre 218 330€ sur 30 ans. Quant au coût du financement (toujours hors assurance), il fait plus que décupler (11 108€ sur 10 ans contre 141 672€ sur 30 ans).
La capacité d'emprunt s'effrite par tranche de 5 ans. Entre 10 et 15 ans, le capital emprunté s'accroît de 43 435€, soit un pouvoir d'achat en hausse de 40% contre une augmentation de 50% de la durée de remboursement. Entre 25 et 30 ans d'emprunt, le gain est d'à peine 4%, soit 8 145€. Passer de 15 à 20 ans permet d'augmenter le capital de 23%, et entre 20 et 25 ans, l'allongement du prêt permet de gagner 12% de pouvoir d'achat.

Différentiel des taux
Bien que les taux n'aient jamais été aussi bas sur toutes les durées, rallonger la durée de remboursement n'est pas toujours une opération intéressante. Le différentiel de taux entre les courtes et les longues durées est trop important pour que la démarche soit pertinente. Le taux moyen sur 10 ans s'établit juste sous la barre de 2%, il atteint plus de 3,60% sur 30 ans. Entre ces deux extrêmes, un écart de taux qui va grandissant au fur et à mesure que la durée s'allonge : +0,30% entre 10 et 15 ans, plus de 0,60% entre 25 et 30 ans.
Hier comme aujourd'hui, emprunter sur 30 ans doit être évité. Les calculs montrent qu'entre 20 et 25 ans les intérêts supplémentaires pèsent déjà plus lourd que le gain de pouvoir d'achat.

Source : cBanque



Gerard Mihranyan

Par , le lundi 23 février 2015

Partager cet article :