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Crédit Immobilier Les Taux trop Bas Selon La Banque de France

Les taux d'intérêts seraient trop bas et menaceraient le marché immobilier

Voici le constat laminaire du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. La crainte de la BdF s'exprime dans un conteste de taux historiquement bas. Serait-ce le préambule à une remontée des taux ?

A l'occasion d'une réunion début juin avec la Fédération bancaire française (FBF), le gouverneur de la BdF, Christian Noyer, a mis en garde les banquiers contre les pratiques de dumping en matière de crédit immobilier. Il est allé plus loin en les menaçant d'agir si elles ne relevaient pas leurs barèmes dans un futur proche. Alors que la situation devrait profiter aux emprunteurs, C. Noyer craint que les niveaux trop faibles des taux n'entraînent une hausse artificielle des prix immobiliers.

Les taux des crédits immobiliers ont battu un nouveau record historique en mai dernier. Selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA, le taux moyen toutes durées confondues s'affiche à 2,85%, son plus bas niveau depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Les banques bénéficient depuis près de deux ans d'un contexte financier très favorable, leur permettant de se financer entre elles à moindre coût et de proposer des taux toujours plus bas aux particuliers. La récente décision de la Banque Centrale Européenne ne fait qu'ancrer le phénomène (taux de refinancement à 0,15% et taux de dépôt négatif à -0,10%). En parallèle, l'OAT 10 ans, indice majeur utilisé par les banques pour déterminer les taux fixes, se situe sous la barre des 2% depuis plusieurs semaines. Tout est réuni pour que les taux restent au plancher.

Ils seraient même les plus faibles de toute la zone euro, une situation "inacceptable" selon C. Noyer qui s'inquiète par ailleurs des conséquences néfastes de tels taux sur la rentabilité des banques. Les marges des banques sur les crédits immobiliers sont en effet plutôt réduites, raison qui explique, au passage, leur acharnement à verrouiller jalousement le marché de l'assurance de prêt. L'entrée en vigueur prochainement de la loi Hamon sur l'assurance de prêt (à compter du 26 juillet 2014) pourrait rogner plus encore leurs marges grâce au développement tant attendu de la concurrence sur ce marché. Les banques pourraient alors ajuster leurs barèmes à la hausse pour compenser le manque à gagner.

 



Gerard Mihranyan

Par , le mardi 8 juillet 2014

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