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Immobilier : pour un rétablissement du PTZ dans l'ancien.

La suppression du prêt à taux zéro dans l'immobilier ancien a écarté la grande majorité des primo-accédants du marché. Après avoir ouvert l'aide à l'ancien, le gouvernement précédent avait décidé en 2011 de limiter l'aide à l'accession au seul marché du neuf à compter de janvier 2012. Un choix budgétaire dicté également par une raison insidieuse, l'augmentation des prix soi-disant liée en partie au dispositif. Le plongeon du marché inquiète tous les professionnels et met en exergue le rôle salvateur et indispensable du PTZ dans l'ancien. Deux experts du secteur plaident pour la réintroduction du PTZ dans l'ancien pour relancer le marché et réaffirmer l'objectif d'aide à l'accession à la propriété pour tous.

Philippe Taboret, directeur général du courtier en prêts immobilier Cafpi, et François Gagnon, président du réseau d'agences immobilières ERA pour la France et l'Europe, alertent les politiques sur la nécessité de rétablir le PTZ dans l'ancien. Destiné à aider au financement d'un premier logement, le dispositif avait subi plusieurs changements depuis sa création en 2005, le dernier en date ayant circonscrit l'aide aux seuls logements neufs. Le dispositif a dès lors perdu de son intérêt et de son universalité, même s'il reste accordé dans l'ancien aux logements HLM et depuis le 1er juin aux logements ayant fait l'objet de travaux de rénovation d'envergure au cours des 5 années précédentes. La logique de crise avait motivé cette suppression dans l'ancien, mais le gouvernement d'alors avait invoqué également la responsabilité partielle du PTZ dans l'augmentation des prix des logements. Cette décision eut pour effet immédiat d'écarter les primo-accédants du marché. Philippe Taboret estime que les premières acquisitions représentent à elles seules les trois quarts des achats perdus pour l'année (-20% soit 180 000 ventes).

Si les prix ne montent plus et auraient même tendance à baisser, les corrections, variables d'une région à l'autre, ne permettent toujours pas à un primo-accédant sans apport personnel d'acquérir son logement sans le concours du prêt gratuit. Le récent élargissement du PTZ aux logements rénovés est certes une mesure pertinente, car il concerne le plus souvent des logements de centre ville. Mais rares sont les biens réhabilités selon les normes éligibles au PTZ et ceux qui répondent aux critères voient leur prix rehausser ce qui entame la solvabilité des ménages modestes.

Le PTZ doit être restauré dans l'ancien pour huiler les rouages de plusieurs secteurs (agences immobilières, banques, bâtiment) et services parallèles (rénovation, entretien). En septembre dernier, la ministre du Logement Cécile Duflot avait évoqué la possibilité de rétablir le PTZ+ dans l'ancien. Si l'idée aboutit, l'obtention de l'aide pourrait être conditionnée à des travaux d'isolation.



Gerard Mihranyan

Par , le jeudi 15 novembre 2012

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