Alors que les risques de remontée étaient envisagés par la plupart des acteurs du marché, les grilles de taux proposées par les banques affichent des niveaux très avantageux. Le phénomène est dû à l'évolution imprévisible de l'OAT 10 ans, mètre étalon des emprunts à taux fixes.

L'indice financier était en hausse depuis l'été dernier. A son plus bas niveau historique en mai 2013 (1,81% de moyenne mensuelle), l'OAT 10 ans avait progressé graduellement pour repasser la barre des 2,50% à l'automne dernier, entraînant dans son sillage un ajustement des taux de crédits immobiliers. Passant de 2,44% à 2,14% entre janvier et février, l'OAT permet aux banques de stabiliser leurs barèmes voire d'opérer une légère baisse tout en conservant leurs marges.

Le contexte est donc particulièrement favorable aux acheteurs qui peuvent emprunter à des taux autour de 3% sur 20 ans (hors assurance). Le taux moyen observé en janvier était de 3,04% contre 3,08% en décembre, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Une tendance qui pourrait s'affirmer avec l'approche du printemps, premier temps fort de l'immobilier. Les établissements bancaires pourraient alors se montrer plus offensifs commercialement pour gagner des parts de marché. Premiers observateurs des mouvements sur les taux, les courtiers restent néanmoins très prudents quant à leur évolution. L'éventualité d'une tritisation des crédits immobiliers, telle qu'évoquée récemment par la Banque de France, mais aussi l'entrée en application de la loi Hamon sur l'assurance emprunteur (possibilité de résiliation annuelle) pourraient provoquer un mouvement haussier des taux dans les prochains mois.