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Immobilier ancien : quand le marché se ralentit.

Conséquence directe de la hausse des taux de crédits, le nombre de transactions s'est nettement ralentie ce premier trimestre. D'autres motifs à cette contraction du marché sont à chercher du côté des prix et sans doute aussi des changements gouvernementaux pour l'accession à la propriété. Les Français freinent leur projet immobilier, et même si l'année 2011 est loin d'être achevée, les prévisions laissent entrevoir un millésime médiocre.

La chute du nombre de ventes dans l'immobilier ancien est générale. Toutes les régions françaises souffrent à des degrés divers, à commencer par l'Ile-de-France et Paris qui faisaient figure de zone privilégiée et hautement recherchée. La région enregistre un repli de -13%, et la capitale -10%, la poussée des prix alimentant un cercle vicieux de l'offre et de la demande. Les prix seraient-ils montés trop hauts ? Les prévisions d'activité devraient se situer autour de 670 000 transactions en 2011 contre 710 000 en 2010, selon une étude du Crédit Foncier.

2010 fut l'année de l'envolée des prix avec une moyenne de +18% à Paris et +9% sur l'ensemble de la France : une demande forte tirée vers le haut par la pénurie des biens en zone francilienne où certains craignaient même une nouvelle bulle immobilière et des taux de crédits jamais aussi performants soutenus par des mesures gouvernementales incitatives. Janvier 2011 atténue le processus : les taux remontent depuis l'automne dernier avec une poussée soudaine de près 0,50 point en deux mois, et les prix freinent leur mouvement haussier, stagnent ou même régressent comme en Seine-et-Marne (-7%) et en Seine-Saint-Denis (-2,3%). D'autres régions qui ont montré un certain élan en 2010 (l'Ouest et Midi-Pyrénées et Alsace) reculent très nettement avec -6%.

Les professionnels de l'immobilier imputent directement le recul des prix à la hausse sensible des taux de crédit. Ils anticipent d'ores et déjà une progression d'un point sur l'ensemble de l'année 2011. Autour de 4%, les taux restent néanmoins toujours intéressants et si le pouvoir d'achat immobilier régresse d'environ 4,5% entre octobre 2010 et aujourd'hui, l'impact sur les mensualités est minime. Seule solution pour lisser l'effet des taux : allonger la durée d'emprunt.

Le constat est plus positif dans l'immobilier neuf qui bénéficie d'aides gouvernementales significatives. Le PTZ+ dont le montant est conditionné à la classe énergétique du bien favorise en effet l'immobilier neuf (surtout les bâtiments BBC, nouvelle norme obligatoire à partir de janvier 2013) et atténue en partie l'effet de la hausse des prix et de la remontée des taux, et le dispositif Scellier qui voit lui aussi le taux de l'avantage fiscal assujettit à la consommation énergétique du bien.