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Immobilier ancien : une baisse des prix très limitée.

Contre toute attente, les prix de l'immobilier ancien résistent à la morosité ambiante. Le contexte économique dégradé plaidait en faveur d'une baisse significative pour l'année 2012, autour de 5%. Finalement, le repli sera peu marqué (1,1%), loin des espoirs de ceux qui souhaitent acquérir leur résidence principale.

La Fnaim anticipait en début d'année un recul des prix de l'immobilier ancien jusqu'à 5% pour 2012, un oracle contredit par les propres chiffres de la Fédération, dévoilés mardi 16 octobre. Sur un an entre septembre 2011 et septembre 2012, les prix des logements anciens auront baissé en moyenne de 1,1%. Les maisons subissent une contraction plus accentuée avec -1,3% contre -0,7% pour les appartements. L'effondrement n'a donc pas eu lieu, tout juste un léger retournement qui enterre les hausses surprenantes voire spectaculaires des années 2010 (9% sur l'ensemble du territoire, +20% à Paris) et 2011 (+7,3%).

Le mouvement varie d'une région à l'autre, au gré de l'équilibre offre/demande. Les prix baissent plus fortement en Lorraine (-6,7% pour les maisons et -4,4% pour les appartements) que sur la Côte d'Azur où le marché reste tendu (-0,2% pour les maisons, -1,1% pour les appartements). Paris qui se distingue toujours par la cherté des biens et l'inflation continuelle des valeurs cède 2% (idem en Petite et Grande-Couronne). Plutôt modeste, ce reflux est pourtant généralisé ; en touchant également les zones à forte demande, mais aussi les plus chères, le mouvement baissier devrait perdurer en 2013, pouvant aller jusqu'à -5% toujours selon la Fnaim.

Jean-François Buet, nouveau président de la fédération, estime que le marché est caractérisé par l'attentisme. Les augmentations intempestives des prix appartiennent au passé, et les temps habituellement forts de l'immobilier (printemps, été et rentrée de septembre) ont fait défaut cette année. Les éléments dissuasifs à l'achat immobilier n'ont certes pas manqué : réforme de la fiscalité des plus-values, longue période électorale, resserrement du crédit, durcissement des aides à l'accession, le tout enrobé par la crise économique. L'attentisme est partagé par les deux camps : à la rigidité des vendeurs qui refusent de rogner sur leur plus-value s'opposent l'attente des acheteurs pour une baisse des prix plus importante et l'espoir de nouvelles aides à l'accession. La performance des taux de crédit signe pourtant le paradoxe de la situation : les taux ont perdu en moyenne 0,50% depuis janvier et s'approchent des valeurs atteintes en octobre 2010 ; fin septembre, le coût du crédit à l'habitat est inférieur de 30% à ce qu'il était à l'automne 2008.

Pas suffisant pour relancer un marché en perte de vitesse. Le nombre de transactions chute de 15% à fin septembre sur un an. Le volume d'affaires devrait tomber à 680 000 ventes en 2012 contre 808 000 l'an passé.



Noémie Palussière

Par , le jeudi 18 octobre 2012

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