credit_logo

Immobilier : la dérive des prix.

Paris ne fait désormais plus figure d'exception dans le panorama immobilier. D'autres grandes villes régionales voient les valeurs de leur immobilier résidentiel grimper à deux chiffres et atteindre jusqu'à 15% sur l'ensemble de l'année 2010. L'accélération des prix au dernier trimestre de l'année est tangible et s'explique par une certaine précipitation des acheteurs et des vendeurs à conclure les transactions avant le 31 décembre 2010 pour bénéficier du cadre fiscal lié à l'immobilier avant les changements prévus à l'aube de la nouvelle année.

Les Notaires de l'Ile-de-France estiment que les prix des logements anciens dans la capitale ont subi une inflation autour de 20% en 2010. Les chiffres, qui se basent sur les avant-contrats se soldant par une vente notariée sous 3 mois, donnent le vertige : le prix moyen du mètre carré qui a crevé le plafond des 7 000€ en septembre va très bientôt atteindre les 7 500€ avant la fin de l'année civile. Depuis quelques mois, l'immobilier parisien bat des records historiques, engendrés par la pénurie de logements qui maintient les vendeurs en position de force et laisse peu de manoeuvre de négociation aux acheteurs. La demande est par ailleurs très soutenue, encouragée paradoxalement par un contexte économique atone qui confère à la pierre son statut de valeur refuge. En Grande et Petite Couronne, la progression des prix est plus mesurée mais atteint néanmoins le seuil des 10% sur l'année.

Les plus grandes villes du pays ne sont pas en reste et affichent une hausse à deux chiffres. Les trois grandes agglomérations de l'Ouest, Bordeaux, Nantes et Rennes, rattrapent le retard accumulé depuis le début de la crise financière avec une augmentation du prix des logements anciens entre 10% et 15%. Mêmes résultats dans le Sud pour Marseille et Lyon. La poussée est plus timide à Toulouse et à Brest où les prix augmentent néanmoins au minimum de 5%. Sur l'ensemble des régions, les valeurs sont nettement positives avec +5,3% en variation annuelle pour les appartements et +8,9% pour les maisons.

L'annonce d'une modification de la fiscalité de l'immobilier pour 2011 a sans doute encouragé les acheteurs et les vendeurs à accélérer leur démarche. La taxation des plus-values immobilières se durcie nettement dès janvier 2011. La taux d'imposition passe de 16% à 19% sauf exonération (résidence principale) sur la plus-value réalisée diminuée de l'abattement de 10% dès la cinquième année de détention. Il faudra y ajouter les prélèvements sociaux qui passent de 12,1% à 12,3% qui seront calculés sur la plus-value avant abattement. Ce qui signifie que l'exonération mathématiquement possible après 15 ans de détention est supprimée, un propriétaire vendant son bien après 15 ans, même s'il s'agit de sa résidence principale, devra s'acquitter des prélèvements sur la plus-value. Le projet de loi de finances 2011 a par ailleurs définitivement entériné la suppression du crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt, une niche fiscale qui coûte trop à l'Etat et qui disparaît au profit d'un prêt à taux zéro renforcé.