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Immobilier : la France encore trop chère.

En France comme ailleurs, les ventes de logements régressent, les vendeurs, moins nombreux, devant faire face au manque de solvabilité des acheteurs. Pourtant, en France, les prix des biens immobiliers restent à un haut niveau, a contrario des autres pays européens eux-mêmes confrontés à l'instabilité économique. L'agence de notation Standard and Poor's livre ses prévisions d'évolution pour 2013 et l'année suivante. La correction des prix semble inéluctable.

SP prévoit une baisse des prix de l'immobilier français de 4% cette année et en 2014. Dans un contexte économique où tous les indicateurs sont en berne, le marché immobilier vient tout juste d'entamer une période de correction. Les valeurs françaises sont encore trop élevées par l'effet conjugué de plusieurs facteurs : les taux d'intérêts des prêts immobiliers au plus bas depuis de nombreux mois, l'octroi constant de prêts par les institutions financières et une demande supérieure à l'offre.

Des prévisions qui font écho au constat du magazine britannique The Economist publié en mai dernier : il estimait le marché immobilier français surévalué de 34%. Alors que la crise faisait chuter les prix des logements dans tous les pays européens (jusqu'à 26,5% en Espagne et plus de 11% en Grande-Bretagne depuis 2007), la France voyait ses prix augmenter de 1,1% sur la période. Une incohérence qui faisait craindre l'éclatement futur d'une bulle immobilière. Pas de panique pour la Fnaim (fédération nationale de l'immobilier) : aucune présence d'une quelconque bulle, les prix s'étaient légèrement corrigés en 2012 (-1,9%) et ne devraient reculer que de 3% en 2013.

Les chiffres de l'activité pour l'immobilier ancien au cours du deuxième trimestre semblent confirmer les estimations de la fédération : sur un an, les prix ont reculé de 3,6%. A part la Haute-Normandie où les valeurs stagnent, toutes les régions connaissent une baisse des prix, entre -1,1% pour le Limousin jusqu'à -7,7% pour la Basse-Normandie. Même la capitale n'y échappe pas : en Île-de-France, les valeurs se sont contractées de 2,7%, tout en restant à des niveaux élevés. Certaines villes sortent pourtant du lot en enregistrant des progressions sensibles comme Rennes (+3,8%) ou Bordeaux (+4,6%). Les écarts sont importants entre les zones rurales et les grandes agglomérations.

Les professionnels estiment que la correction des prix en est aux prémices. Le travail fourni par les agences commencent à porter ses fruits. Les vendeurs acceptent désormais de nuancer leurs prétentions. Une baisse des prix finalement amorcée que la remontée récente des taux d'intérêts pourrait creuser.



Gerard Mihranyan

Par , le jeudi 1 août 2013

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