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Immobilier : les effets de la hausse des taux.

Cela n'a échappé à personne, surtout pas à tous ceux qui s'engagent dans un projet immobilier. Les taux de crédit immobilier ont enclenché un mouvement haussier depuis 2 mois, une hausse brutale de près de 0,50 point qui gomme irrémédiablement le gain grignoté mois après mois depuis plus d'un an. Les prix des biens immobiliers avaient progressé de 9% en moyenne sur l'ensemble de la France avec des pics plus marqués dans les grandes agglomérations et même un record de hausse autour de 20% pour la capitale. Une remontée des taux devait à terme influencer le niveau des prix et modifier le comportement des acteurs du marché, vendeurs et acheteurs qui négocient âprement.

Une tendance qui perdure : Paris se distingue encore du reste de la zone francilienne avec des prix qui poursuivent leur progression. La très forte demande sur la capitale et sur certains départements limitrophes alimente une inflation des prix des biens qui gagnent entre 1,4% pour les Yvelines et 2,4% pour Paris (+1,8% pour les Hauts-de-Seine), c'est-à-dire les zones Est habitées par une population relativement aisée. Le reste de la zone francilienne, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et la Grande-Couronne en général, avec, majoritairement, une population à revenus modestes, subit au contraire un ralentissement du marché avec un léger recul des prix pour conséquence directe : -2,6% pour le 93 et -0,9% pour 94.

Cette dichotomie entre l'Ouest et l'Est parisien, entre les zones riches et celles à plus faibles revenus, met en évidence une cassure sociale qui s'accentue avec la hausse des taux d'intérêts. Le pouvoir d'achat immobilier des plus modestes s'en trouve nettement atteint. Le taux moyen sur 20 ans est passé de 3,55% en octobre, où il a atteint un niveau historiquement bas, à 4% fin janvier. Les acheteurs avec un seuil limite de solvabilité il y a encore deux mois se trouvent désormais écartés du marché. Les vendeurs, s'ils veulent mener à son terme la vente de leur bien, doivent réajuster leurs prétentions. Corollaire d'un marché qui se rétrécit, les délais de transaction s'allongent. L'euphorie de certains vendeurs qui pensaient s'aligner sur les prix parisiens perd aujourd'hui de sa vigueur pour intégrer une réalité économique.