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Immobilier : les leurres de la reprise.

Le courtier Empruntis apporte un bémol dans l'atmosphère quelque peu euphorique du secteur immobilier. Sans être pour autant être un mirage, la reprise immobilière ne fait pas montre d'une franchise totale si l'on se penche sur les chiffres du crédit. Certes les taux sont exceptionnellement et favorablement bas, et les prix s'engagent dans une dynamique haussière depuis plusieurs mois, ce qui laisserait à penser que la crise est derrière nous. L'exemple parisien avec ses records de prix fait tout de même exception dans le paysage immobilier français, le reste du territoire se relevant doucement de la chute de l'activité de l'année 2009. Signe révélateur d'une reprise en trompe-l'oeil : le niveau de production de crédits qui fait la part belle aux opérations de rachat pour une grande majorité d'établissements bancaires, plutôt qu'aux réelles opérations de financement d'un projet immobilier.

Le rachat de crédit et la renégociation constituent une part grossissante de l'activité des banques, avant même l'emprunt immobilier pour l'achat de sa résidence principale ou d'un bien secondaire, et l'investissement locatif. Pour certaines enseignes, le rachat de crédit peut représenter près du tiers de la production de crédits. Chez Empruntis, courtier en ligne, le volume de rachat de crédit totalise même 50% de l'activité au troisième trimestre 2010. La baisse des taux jusqu'à des niveaux plancher favorise les demandes de renégociation de crédit, les emprunteurs ayant souscrit un prêt fin 2008 ou début 2009 avec un taux avoisinant les 5% poussent volontiers et à juste titre la porte de leur banque pour réduire leurs mensualités. Mais ce type d'opération n'entre pas directement dans les critères servant à évaluer l'activité immobilière stricto senso.

Le volume réel d'activité se mesure grâce au nombre de transactions et si les agents immobiliers tablent sur un total de quelque 700 000 transactions en fin d'année, le secteur de l'immobilier ancien reste en-deçà des performances de l'année 2007 et des années antérieures nettement plus fastes où plus de 800 000 transactions étaient conclues. Pour autant, chacun s'accorde à dire que le niveau des taux de crédit ne devrait pas évoluer jusqu'à mi 2011, ce qui continuerait d'encourager les intentions d'achat immobilier et de consolider le marché. Il faudrait que cette conjoncture favorable aux emprunteurs s'accompagne d'une stabilité des prix, le contre-exemple étant Paris et sa région où la demande dépasse très largement l'offre pénurique.