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Immobilier : Paris s'enrhume.

A toujours tutoyer les sommets, l'immobilier francilien commence à manquer d'oxygène. Même si Paris enregistre un nouveau record de prix, les Notaires de l'Ile-de-France constatent un tassement des prix tant sur la capitale que sur toute la zone francilienne. Les mois d'été sont caractérisés par un léger ralentissement qui, au-delà de la période généralement peu propice à l'achat immobilier, inaugure probablement un début de retournement. Les changements intervenus dernièrement quant à la fiscalité des plus-values vont immanquablement avoir une répercussion sur la santé du marché immobilier. Et la crise financière s'est creusé entre temps.

A 8270€/m2, Paris brise un nouveau record en juillet. La progression semble cependant s'atténuer, très légèrement, avec 21,8% en variation annuelle à fin juillet 2011 contre 22,9% à fin juin 2011. En perdant plus d'un point en un mois sur leur rythme annuel, les prix dans la capitale commencent à s'essouffler, une première depuis la relance du marché en 2009, sans pour autant retrouver raison.

Même tendance sur l'ensemble de la région Ile-de-France. En variation annuelle, la hausse des prix en zone francilienne perd quasiment un point avec 13% à fin juillet contre 13,9% à fin juin. La progression reste néanmoins toujours soutenue avec quelques légères disparités. La Petite-Couronne conserve pratiquement la même vitesse avec une hausse de 12,2% à fin juillet contre 12,3% à fin juin (en rythme annuel). En Grande-Couronne, les logements anciens évoluent de +5,5% sur un an à fin juillet contre +6,8% fin juin. Le prix des appartements anciens atteint 5 550€/m2 soit une augmentation de 1% entre juin et juillet contre 1,4% entre mai et juin. En rythme annuel, les valeurs perdent un point sur un mois à +16,7% fin juillet contre+7,7% le mois précédent. La hausse des prix des maisons est moins marquée pour rester en-deçà du prix moyen atteint en août 2008, soit 309 200€ contre 311 400€. Fin juillet, les maisons ont augmenté de 6% sur un an.

Le volume des transactions entre mai et juillet 2011 a peu évolué en comparaison avec la même période en 2010 : un petit point de hausse pour un même volume d'appartements et +3% de maisons vendues, soit un total de 46 300 ventes sur la région francilienne. Les mois de juin et juillet ont cependant reculé avec -3% de transactions enregistrées par rapport au volume d'affaires des mêmes mois en 2010.

Ramenés au contexte économique, ces chiffres datent d'avant l'amplification de la crise financière. La tempête boursière qui crée de profonds remous chez tous les établissements bancaires a pris des proportions alarmantes durant l'été. Difficile en revanche d'avancer quelque certitude quant à l'évolution future du marché immobilier : certains prévoient un resserrement du crédit qui aurait pour conséquence de faire chuter les prix des logements. D'autres voient au contraire une politique plus concurrentielle des taux de crédit aux particuliers, le crédit immobilier étant le fond de commerce des banques. Une réalité bien tangible cependant : la nouvelle fiscalité des plus-values immobilières qui entrera en vigueur le 1er février 2012 modifie la donne sur les semaines à venir.