Crédit immobilier : 2013, année des renégociations de crédits.

Noémie Palussière,

Jamais les taux d'intérêts du crédit immobilier n'ont été aussi performants. Depuis plus d'un an ils régressent graduellement et battent de mois en mois leur record historique. Pour de nombreux emprunteurs, la période est opportune pour renégocier leur prêt, à condition de respecter les critères pour que l'opération soit rentable.
Selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA, le taux moyen toutes durées confondues a atteint son dernier record en mars : 3,07%, plus précisément 3,05% dans l'ancien et 3,14% dans le neuf. Le niveau historiquement bas des taux n'échappe à personne. Le courtier Meilleurstaux a enregistré 30 000 demandes de renégociation rien qu'en janvier, soit plus de la moitié de son activité. Le volume des demandes s'est réduit pour tourner autour de 10 000 dossiers mensuels.

Ecart d'un point entre les deux taux
Aujourd'hui un même emprunteur sur une durée de 20 ans peut réaliser jusqu'à 12% d'économie sur les intérêts d'emprunt par rapport à 2010. Si le delta n'est pas aussi conséquent pour une renégociation de crédit, la démarche se justifie pleinement si vous avez contracté un prêt immobilier entre 2003 et début 2010, sur toute l'année 2011 voire même en début d'année 2012. Pour que l'opération de renégociation soit pertinente, l'écart entre le taux initial et le taux renégocié doit être au minimum de 1%. Cela vaut pour les durées classiques de 15 et 20 ans, pour les durées plus longues la différence peut se réduire à 0,80%. Pour une raison simple : les premières années du prêt remboursent les intérêts ; plus la durée est longue, plus la part consacrée au remboursement des intérêts est importante. La démarche devient d'autant plus intéressante que les banques consentent aujourd'hui de remarquables efforts sur les taux longs.

Changez de banque
L'idéal serait de rester dans la même banque. Celle-ci a plutôt avantage à vous garder captif, le long terme dévolu au crédit immobilier lui permettant de vous proposer d'autres produits financiers. Dans le contexte actuel, conserver un client est une priorité. La marge de négociation est cependant inférieure à celle que vous pourrez trouver auprès de la concurrence. Seule un nouvel établissement de crédit pourra vous proposer les taux du marché. La procédure implique de reprendre le dossier dans son intégralité. Elle vous donne de surcroît l'occasion de revoir l'assurance emprunteur, un autre levier pour réaliser des économies sur le coût global de votre prêt. Renégocier auprès d'une autre banque a un coût : vous devrez payer des indemnités pour remboursement anticipé à la première banque, soit 6 mois d'intérêts ou 3% du capital restant dû (la formule la plus avantageuse pour l'emprunteur est retenue). L'opération concerne également les prêts à taux variables : la fenêtre est idéale pour basculer en crédit taux fixe. Actuellement l'écart entre taux fixes et taux variables est trop faible pour conférer de l'attrait aux seconds. Passez par un courtier, unique solution pour retirer tout le bénéfice de l'opération.