Le logement neuf se porte mal. Selon le ministère du Logement, les ventes ont chuté de près de 18% en 2012 par rapport à 2011. Les mises en chantier subissent une véritable dégringolade (-28%). Les perspectives pour l'année en cours ne sont guère meilleures. Les experts prévoient même une amplification du phénomène. 2012, année sombre pour l'immobilier neuf, 2013, année noire.
Chute des ventes
Avec 86 200 logements neufs vendus, l'année 2012 restera dans les annales pour sa médiocrité. Tous les types d'habitation sont concernés par cette baisse. Elle atteint 12% pour les ventes en logements collectifs avec une forte accélération au cours du troisième trimestre (-34,7% par rapport à la même période en 2011). Les ventes d'appartements reculent de 17,9% pour un total de 77 900 réservations. Les chiffres sont pires pour les maisons individuelles. Les ventes se contractent de 18,2% et les mises en vente par les promoteurs de 5,4%. Comme pour les appartements, l'écart s'est creusé au dernier trimestre : -31,5% de mises en vente et -27,3% de ventes par rapport au dernier trimestre 2011. Les ventes de logements neufs atteignent leur niveau le plus bas depuis 16 ans. Le nombre de permis de construire accordés se replie de près de 8% entre février 2012 et janvier 2013, avec une pointe à -19,1% entre novembre 2012 et janvier 2013.
Des coûts trop élevés
Le déficit de foncier accroît le coût des terrains et renchérit le coût final. Le foncier représente environ 10% du prix de vente d'un logement neuf, soit trois fois plus qu'il y a 10 ans. Sans compter les nouvelles normes environnementales qui alourdissent la facture : la norme RT2012 est obligatoire pour tout bâtiment neuf résidentiel à compter du 1er janvier 2013. La généralisation toute récente de ces nouvelles normes énergétiques n'a pas encore permis de niveler les coûts de construction. Le poids de cette réforme écologique pèse aujourd'hui sur l'investissement immobilier neuf. Le surcoût pour un logement neuf est estimé à environ 6%.
Résistance des prix
Malgré quelques efforts commerciaux des promoteurs pour diminuer les stocks, les prix résistent. Ils s'apprécient en moyenne de 1,2%, soit un prix médian de 238 000€ pour une maison individuelle et environ 3 300€ le mètre carré moyen pour un appartement. Des moyennes qui ne signifient pas grande chose étant donné la disparité du marché hexagonal : plus de 8 300€ pour un appartement à Paris, moins de 1 000€/m2 dans la Nièvre ou la Creuse pour une maison ou un appartement.
2013
Les perspectives de rebond en 2013 sont hypothéquées par l'enlisement de la crise économique. Les mises en chantier devraient rester sous la barre des 300 000, loin derrière l'objectif des 500 000 logements du gouvernement Hollande. Les experts croient peu à l'efficacité du dispositif de défiscalisation Duflot, plombé par des contraintes (plafonds de loyers et de ressources des locataires) malgré une réduction fiscale attractive (18% du prix d'achat étalé sur 9 ans).