Les taux d'intérêts actuellement en  vigueur rendent le crédit bon marché. Ce seul critère ne suffit pas pour  accéder au crédit immobilier. Quelles sont les conditions de crédit en  ce début d'année ?
Le niveau des taux d'intérêts est identique à  celui observé un an plus tôt, c'est-à-dire très attractif : mi-février  le taux moyen sur 20 ans s'affiche à 3,45% (hors assurance), 3,15% sur  15 ans. Des taux médians qui cachent les disparités du terrain. Selon le  profil de l'emprunteur, le taux peut varier de 150 points (1,50%).  Comment expliquer cette différence ? Par la prise de risque que la  banque accepte de prendre en fonction du dossier. Si la Banque de France  a constasté que les conditions d'octroi n'ont pas bougé depuis  plusieurs mois, bon nombre d'observateurs estiment qu'un assouplissement  est nécessaire pour que les acheteurs réintègrent le marché en 2014.
Dans  le dossier, trois critères fondamentaux : l'apport personnel, la  situation professionnelle, et les qualités intrinsèques du bien à  financer.
Apport personnel
Emprunter  sans apport reste une possibilité que les établissements de crédit  réservent aux dossiers les plus solides (taux d'endettement sous les  33%, emploi en CDI, reste à vivre conséquent, pas d'incident bancaire). A  charge pour l'emprunteur de financer lui-même les frais annexes (frais  de notaire, de mutation). Pour autant, le financement à 110% qui intègre  ces frais existe encore de manière marginale auprès des banques  mutualistes et des organismes spécialistes du crédit immobilier (Crédit  Foncier).
En arrivant avec un apport personnel, l'emprunteur peut  négocier le taux d'intérêt. Cela démontre par ailleurs la capacité  d'épargne du client, une notion à laquelle la banque sera forcément très  attachée. 
Situation professionnelle
Le  contrat à durée indéterminée est le sésame. En empruntant à deux, un des  conjoints doit être titulaire d'un CDI. La longévité dans le poste est  également prise en compte. Les primo-accédants sont de fait pénalisés,  car généralement nouveaux sur le marché du travail. La banque pourra  exiger la souscription d'une assurance perte d'emploi, une garantie qui  s'ajoute à la garantie décès-invalidité, le socle de base pour tout  emprunteur. Cette garantie va considérablement augmenter le coût du  crédit avec un taux qui fait le grand écart entre 0,10% et 0,65% selon  le niveau de risque.
Le bien à financer
C'est  peut-être la première chose que regardera la banque : la qualité du  bien, c'est-à-dire son potentiel de revente. Le logement financé à  crédit sert de garantie en cas d'impayés, il faut donc que la banque  récupère l'intégralité des sommes engagées. Elle va pour cela vérifier  que le bien ne perdra pas de valeur en examinant tous les critères qui  lui sont liés : emplacement, surface, respect des normes  environnementales, aménagement éventuel, factures énergétiques. Cette  valeur patrimoniale va la rassurer quant à une revente éventuelle. 
Sera  pris en compte également la destination du bien : s'agit-il d'une  résidence principale ou d'un bien locatif ? Dans ce dernier cas, les  loyers doivent pouvoir couvrir le montant des mensualités. La banque  regardera la régularité des revenus fonciers : si la location du bien  est assurée par une société de gestion ou si le bien est adossé à une  aide fiscale de l'Etat (dispositif Duflot), elle aura moins de doute  quant au risque de vacance d'un bien loué en direct.