Les pronostics des courtiers en crédit vont tous dans le même sens : cette progression légère des taux d'intérêt des crédits immobiliers devrait se poursuivre dans les mois à venir, sans pour autant compromettre leur attractivité.
Une progression disparate
Chez  Empruntis, Meilleurtaux ou encore ACE Crédit, les observations des  banques partenaires livrent le même enseignement : après avoir redressé  la barre des taux en juillet, les établissements bancaires ont maintenu  la tendance en août. Une grande majorité des banques ont revu leur  barème à la hausse en août avec des ajustements moyens autour de 0,10%.  Le seuil moyen des 3% est désormais atteint sur la durée de 15 ans. Les  révisions à la baisse sont très minoritaires, à l'inverse du phénomène  observé depuis 18 mois. Pour la première depuis janvier 2012, les taux  progressent en moyenne de 0,08%. Pour l'Anil (agence nationale pour  l'information sur le logement), le constat est moins tranché. Sur les 8  banques sondées par l'agence, seules 3 auraient procédé à une remontée  des taux, une situation disparate qui laisse perplexe quant à la  politique des grandes enseignes. Aucune ligne claire ne se détache, la  Caisse d'Epargne est la seule à augmenter ses taux fixes, tandis que le  Crédit Mutuel et BNP Paribas rehaussent leurs taux variables. Le Crédit  Agricole, le Crédit Foncier et Cetelem ont de leur côté abaissé leur  plus bas fixe.
Les taux toujours performants
Si,  pour bon nombre de professionnels, la remontée des taux semble actée,  leur attractivité n'est pas remise en cause, le niveau historiquement  bas de référence atteint à l'automne 2010 n'a pas encore été franchi. La  progression est lente et se fera à pas feutrés. C'est en tous cas le  scénario anticipé par les courtiers qui voient dans la hausse de l'OAT  10 ans la clef du redressement des taux immobiliers. L'emprunt  obligataire français sur 10 ans, indice de référence utilisé par les  banques pour déterminer les taux fixes sur 15 ans, a poursuivi une  courbe ascendante depuis fin mai : il a repassé la barre des 2% début  juin pour atteindre graduellement 2,53% le 22 août. Les banques  corrigent leur barème pour ne pas rogner leurs marges, d'autant plus que  la plupart ont quasiment atteint leurs objectifs en matière de crédit.
Renégociez avant quil ne soit trop tard
Le niveau historiquement bas des taux, terme générique employé de tous depuis de longs mois, a encouragé les renégociations de crédit. Les courtiers disent que les rachats de crédit immobilier représentent 50% de leur activité 2013. Ceux qui ont emprunté à des taux supérieurs à 4% sur 20 ans peuvent encore envisager de renégocier leur prêt. A condition de ne pas tarder, car l'écart d'1%, nécessaire pour justifier la démarche, entre le taux initial et le taux révisé n'aura plus cours dans quelques semaines.