Alors que les taux des crédits immobiliers, quelle que soit la durée  de remboursement, battent des records à la baisse, pourquoi ne pas en  profiter pour emprunter sur 30 ans et réduire ainsi son taux  d'endettement ? La question mérite d'être posée. Les courtiers sont les  premiers à déconseiller les financements sur 30 ans. Deux raisons  s'imposent : la politique des banques et le risque à terme pour  l'emprunteur. 
Le risque pour les banques
Il  faut présenter un profil irréprochable pour décrocher un crédit  immobilier, la tâche d'autant plus ardue que le prêt est de très longue  durée. Les banques exigent des critères stricts, notamment un taux  d'endettement n'excédant pas 33% (variable selon le niveau de ressources  de l'emprunteur), seuil accessible aux ménages modestes par  l'allongement de la durée d'emprunt. Les banques sont pourtant  réticentes à accorder des prêts de très longues durées, car ces  engagements de long terme présentent des risques que les nouvelles  normes prudentielles cherchent à supprimer. En cas de remontée des taux  fixes, issue inévitable à plus ou moins courte échéance étant donné le  niveau plancher actuel, les banques se refinanceraient à perte. Depuis  des mois la Banque de France met en garde les établissements de crédit  contre cette potentialité.
Les taux longs manquent d'intérêt
Sans  compter l'écart notable entre les taux sur 30 ans et ceux sur 20 et 25  ans. Le taux moyen sur 30 ans s'établit autour de 4,30% ; sur 25 ans il  n'est pas rare de décrocher 3,20%. Une différence considérable qui rend  oblitère le dessein de réduire les mensualités ou celui d'accroître la  capacité d'emprunt. Et dans l'hypothèse où l'emprunteur décide de  revendre dans les 7 ans, il s'expose au risque de réaliser une  moins-value, empêchant la vente de couvrir le remboursement de  l'emprunt.
Les aides de l'Etat
Pour devenir  propriétaire de son logement quand on a des ressources modestes, mieux  vaut tirer profit des aides à l'accession plutôt qu'emprunter sur 30  ans. Pour compenser l'absence ou le manque d'apport personnel, il existe  le prêt à taux zéro, accordé sous conditions de ressources pour  acquérir sa résidence principale. Depuis 2014, il est à nouveau éligible  aux logements anciens qui font l'objet de travaux de réhabilitation  (respect norme RT 2009). Le PTZ+ peut atteindre entre 18% et 26% du prêt  de financement. Il peut être cumulé avec le PAS, le prêt à l'accession  sociale (taux maximum de 3,60% sur une durée de prêt supérieure à 20  ans), éventuellement complété d'autres aides et subventions.