Depuis un an, les taux d'intérêt du  crédit immobilier baissent graduellement. Le taux moyen sur 20 ans a  perdu plus de 0,80% par rapport à février 2012 et le taux moyen toutes  durées confondues a battu un nouveau record historique en mars dernier à  3,07% (données de l'Observatoire Crédit Logement/CSA). Fin 2012, les  analystes prévoyaient une stabilisation des taux, suivie d'une remontée  certaine, le seuil plancher ayant été atteint. Les chiffres les ont fait  mentir, puisque, mois après mois, la baisse progresse. Peut-elle aller  plus loin ? Si aujourd'hui la prudence est de mise, la situation  économique de la zone euro plaiderait pour une poursuite du mouvement  baissier. 
OAT 10 ans
Premier facteur de  baisse, le niveau de l'OAT 10 ans. Le taux d'emprunt à 10 ans de la  France a touché son plus bas seuil historique lundi 8 avril. Les  investisseurs étrangers, asiatiques en tête, achètent les dettes des  pays les mieux cotés, c'est-à-dire jugés sans risque, de la zone euro.  Après être descendu pour la première fois sous la barre des 2% en  décembre dernier, l'OAT 10 ans passe sous 1,80% vendredi 5 avril. Lundi  le taux français cotait 1,709%. Rappelons que l'OAT 10 ans est l'indice  de référence des banques pour déterminer les taux fixes du crédit  immobilier.
Taux de la BCE
Autre facteur  concomitant, le principal taux directeur de la Banque Centrale  Européenne. La BCE a décidé la semaine dernière de laisser inchangé ce  baromètre du coût du crédit dans la zone euro. Le taux stagne à 0,75%  depuis juillet 2012. Certains jugent décevante la décision de la BCE  après avoir espéré qu'elle appliquerait une nouvelle baisse afin de  soutenir une zone euro totalement déprimée. L'économie de la zone euro  ne montre aucun signe encourageant. Le crédit au secteur privé reste  faible, la situation des entreprises très préoccupante et les pays du  Sud ne remontent pas la pente. Le président de la BCE, Mario Draghi, a  annoncé jeudi 4 avril qu'il maintiendrait cette politique monétaire  accommodante aussi longtemps que nécessaire. Ce qui n'exclut pas qu'en  cas d'absence de reprise le principal taux directeur soit à nouveau  abaissé. Hypothèse que les analystes jugent néanmoins peu probable. La  politique des taux bas de la BCE ne reflète nullement la pratique des  banques des pays en grande difficulté. 
A l'inverse, les banques  françaises ont répercuté le niveau des taux sur leurs barèmes. En  témoigne le énième record historique battu par les taux fixes en mars  dernier. Pour les candidats à l'emprunt, la période offre les meilleures  conditions pour s'engager sur le long terme : jamais emprunter n'a  coûté aussi peu cher. Pour les détenteurs d'un prêt souscrit en 2008,  2009 et 2011, le moment est idéal pour renégocier le crédit.