Contre toute attente, les taux de crédit immobilier sont en baisse depuis plusieurs semaines. Ils frôlent même leur plus bas niveau historique atteint fin 2010. La raison est simple : l'Etat français emprunte à des taux très bas, la courbe des taux de crédit à l'habitat suit le mouvement. Et comme la demande est anémique, les banques n'ont d'autre choix que de faire quelques efforts, sans pour autant rogner leurs marges. Pour les candidats à l'achat immobilier, c'est le moment de réaliser leur projet.
L'Etat emprunte aujourd'hui à un niveau jamais atteint. L'OAT 10 ans est tombé à son seuil le plus bas le 1er juin dernier (2,32%), un repli qui entraîne également les taux de crédit aux particuliers vers le bas. Le taux moyen sur 20 ans affiche moins de 4%.
Selon le courtier Meilleurtaux.com, 75% des banques proposent des taux inférieurs à 4% sur la durée de 20 ans, alors qu'elles n'étaient que 5% à le faire en janvier dernier. Le taux moyen sur 20 ans s'établit aujourd'hui à 3,95% contre 4,31% en début d'année (3,75% sur 15 ans hors assurance). En considérant le taux annuel de l'inflation, les taux réels affichent moins de 2%, un niveau particulièrement performant.
Les établissements bancaires jouent néanmoins la carte de la prudence en révisant les grilles tarifaires uniquement sur les durées inférieures ou égales à 20 ans. Les durées plus longues restent inchangées. Si l'OAT 10 ans maintient sa ligne voire continue de baisser, les banques pourront stabiliser les taux à un niveau performant, permettant ainsi à l'attentisme relativement tenace depuis quelques mois de s'infléchir.
Le marché est en berne, le nombre de dossiers avec compromis de vente signé est en recul de 12% sur un an. Investisseurs et primo-accédants sont les premiers à attendre des mesures concrètes en faveur de l'achat immobilier. Cette contraction de la demande fait par ailleurs le jeu des acheteurs qui reprennent la main face aux vendeurs.