Crédit immobilier : le marché du crédit immobilier se redresse.

Gerard Mihranyan,

>La production de crédits immobiliers se redresse au deuxième trimestre avec une hausse significative de 35%. Une sortie du tunnel tant espérée, sans affirmer pour autant que la reprise est enfin acquise.

>Chute du crédit en 2012

>Le repli important du volume de crédits accordés au cours l'année 2012 est progressivement comblé par ce redressement inattendu. Selon les chiffres de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, la production de crédits à l'habitat a bondi de 35,3% au deuxième trimestre par rapport aux trois premiers mois de 2013. Entre janvier et mars 2013, la baisse s'était ralentie pour afficher un recul de 8,7% par rapport au quatrième trimestre 2012 ; sur un an, le repli était alors de 18,8%, quand l'ensemble de l'année 2012 affichait une contraction de 26,4%. Il convient pourtant de relativiser cette progression soudaine : si la production de crédits immobiliers augmente de plus de 35% en euros, on est encore loin d'avoir retrouvé les niveaux d'avant la crise, et surtout, le nombre d'emprunteurs baisse de 7,6% en rythme annuel.

>Si le marché était tombé très bas en 2012, l'effondrement n'avait pas eu lieu. Le niveau historiquement bas des taux de crédits maintenait sous perfusion une demande en berne. Une contribution qui a également soutenu les renégociations de crédits. Depuis février 2012, les taux ont cédé 105 points de base pour atteindre une moyenne de 2,89% en juin dernier. Les taux se tendent quelque peu en juillet et remontent autour de 3%, une hausse consécutive à la progression de l'OAT 10 ans (indice de référence pour déterminer les taux fixes). Pour l'Observatoire Crédit Logement/CSA, cette remontée sonne la fin d'un seuil plancher qui ne pouvait perdurer éternellement. Les taux resteront néanmoins attractifs encore plusieurs mois, a priori jusqu'au printemps 2014, toujours selon l'organisme.

>Moins d'apport personnel et emprunteurs plus aisés

>Les conditions de crédit exceptionnelles ont permis aux emprunteurs de limiter leur apport personnel, et d'emprunter plus. Le montant moyen emprunté est passé de 149 300€ à 155 800€ en un an, tandis que le taux d'apport personnel recule sur la même période de 27% à 23,4%. Autre observation, ceux qui empruntent aujourd'hui sont plus riches que les emprunteurs il y a un an. L'éviction des ménages modestes et des primo-accédants du marché du crédit relève le revenu moyen des emprunteurs (62 500€ annuels, soit 1 000€ de plus qu'en 2012). En cause, le recentrage du PTZ+ sur le neuf, augmentant de fait le prix du mètre carré pour ce type d'acquisition soumis aux normes environnementales (RT 2012).