Crédit immobilier : les banques lâchent du lest.

Gerard Mihranyan,

>Soucieuses de remplir leurs objectifs de production, les banques surfent sur la baisse des taux de crédit pour être plus conciliantes avec les emprunteurs. Ne nous y trompons pas, la prise de risque est toujours réduite au minimum.

>Jamais les conditions de crédit immobilier n'ont été aussi performantes. Le niveau historiquement bas des taux d'intérêt rebooste le pouvoir d'achat immobilier des acheteurs. Depuis 18 mois, les taux ne cessent de refluer : ils sont inférieurs de plus d'un point à ceux de janvier 2012. 1% de baisse des taux fixes équivaut à une diminution de prix de 8%. Ajouté à la tendance baissière des prix, le contexte est plutôt favorable aux candidats à l'achat immobilier. Les vendeurs semblent par ailleurs avoir intégré le fait que les prix sont orientés à la baisse. Ils comprennent que les acheteurs ont désormais la main dans un marché pénalisé par une forte contraction de la demande.

>Léger assouplissement des conditions d'accès au crédit

>Pour financer leur projet immobilier, les acheteurs doivent encore persuader la banque d'accorder le prêt. La rigueur du dossier prime : emploi stable (en CDI), taux d'endettement inférieur à 33%, capacité d'épargne, et apport personnel. Sur ce dernier point, les banques exigeaient depuis de nombreux mois un apport personnel d'au moins 20%. Finis les projets immobiliers financés à 110% ; avec l'entrée de la crise économique et financière, les banques avaient durci les critères d'accès au crédit. Un assouplissement semble de mise aujourd'hui. Selon les dossiers, la banque peut accepter un apport personnel réduit aux frais de notaire. Cela devrait rassurer les primo-accédants pour qui une réelle capacité d'épargne est toujours difficile à mettre en oeuvre. Pour les excellents dossiers, la baisse des taux peut être optimisée : les établissements bancaires sont prêts à consentir des décotes sur des barèmes déjà au plancher. Le taux moyen sur 20 ans est sous la barre des 3% (hors assurance).

>Renégociez !

>Le phénomène concerne également les propriétaires d'un bien immobilier. S'ils ont emprunté il y a peu (avant 2011), ils peuvent demander une renégociation de leur crédit en cours. Si la banque prêteuse refuse de revoir les conditions du crédit, un établissement concurrent acceptera sans doute de récupérer un nouveau client. Une stratégie payante qui permet à la banque de capter un client pour de nombreuses années, et à l'emprunteur de réduire de quelques milliers d'euros le coût de son prêt immobilier.