Acquérir son logement est le rêve que nous partageons tous, à de rares exceptions près. Le seul moyen de le réaliser est de financer l'achat à crédit. Si les personnes aux revenus conséquents bien établis dans la vie professionnelle sont par définition les clients favoris des banques, ces dernières semblent de plus en plus enclines à faire les yeux doux aux jeunes salariés. Une façon pour elles de pérenniser la clientèle.
Le niveau très bas des taux d'intérêts est un formidable encouragement à l'achat immobilier. A la faveur de ce constat, les banques adaptent leur stratégie pour garantir leur rente sur le long terme. Les personnes d'âge mur ayant un apport personnel important ne sont plus nécessairement les seuls clients qu'elles cherchent à glaner. Les jeunes actifs deviennent prioritaires dans la politique commerciale des organismes de crédits, soucieux de fidéliser une clientèle sur une longue durée, le temps de leur proposer toute une gamme de produits financiers (assurances, assurance vie, comptes rémunérés, épargne retraite).
N'y voyons aucun élan philanthropique. Les banques font uniquement preuve d'opportunisme en s'adaptant au marché. Les taux étant très faibles depuis de longs mois, leurs marges se sont fortement réduites. L'objectif est donc d'attirer une clientèle solvable qui va s'engager sur une longue durée (25 ou 30 ans). Pour preuve les offres privilégiées destinées aux primo-accédants. Contrairement à la ligne habituelle des banques, c'est à eux qu'elles réservent leurs meilleurs taux. Les jeunes actifs en début de carrière ont un potentiel énorme, celui d'améliorer leurs revenus et de consommer. Premier vecteur de conquête, le crédit immobilier rend le client captif : la banque est en position de force pour lui proposer des produits d'épargne et d'assurance. Une stratégie gagnante puisque le faible niveau des taux annihile les risques de renégociation de crédit.