Les taux des crédits immobiliers ont battu des records à la baisse durant toute l'année 2014.
Cette situation a permis aux primo-accédants de revenir sur le marché et de financer leur projet immobilier sur de longues durées sans être pénalisés par le poids des intérêts. Cette baisse exceptionnelle des taux explique l'allongement de la durée de remboursement. Même les seniors n'hésitent plus à contracter un prêt immobilier sur plus de 10 ans.
Record à la baisse des taux des crédits immobiliers
Selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA, aucun prêt immobilier n'a été contracté au-delà de 3,5% (hors assurances) en 2014. Du jamais vu depuis que les statistiques immobilières existent. Sur un an les taux sont perdus 82 points de base (0,82%). Cette baisse remarquable concerne toutes les durées, même les plus longues. Les emprunteurs peuvent s'endetter sur le long terme sans exploser le coût total de leur crédit immobilier.
L'augmentation du nombre de prêts de longues durées est clairement imputable à cette baisse des taux. Même si le taux s'apprécie avec la durée de remboursement, emprunter sur 25 voire 30 ans non seulement n'est plus impossible, mais est moins onéreux qu'un crédit contracté sur 20 ans en 2008. La durée moyenne de remboursement a augmenté de 7 mois depuis le printemps dernier, soit 237 mois pour l'accession dans le neuf et 225 mois dans l'ancien.
Autre phénomène lié à la performance des taux, la renégociation de crédits : elle a représenté en moyenne 17% de l'activité crédit immobilier en 2014, atteignant jusqu'à 50% du volume d'affaires des courtiers certains mois. A noter également le recul du nombre de crédits accordés (consommation et immobilier) sans que l'encours en soit affecté : les emprunteurs ont profité de la baisse des taux pour regrouper l'ensemble de leurs crédits en un seul.
Âge et durée d'emprunt
Plus l'emprunteur est jeune, plus la durée de remboursement s'allonge. Une logique immuable mais contrairement aux années précédentes, 2014 est marquée par une augmentation des prêts de longues durées quelle que soit la tranche d'âge.
Rares sont les moins de 35 ans à pouvoir s'endetter sur 10 ou 15 ans (9,3%). Les durées comprises entre 20 et 25 ans sont les plus courantes chez les jeunes primo-accédants (36,1%) et surtout, les prêts de longue durée (entre 25 et 30 ans) voient leur proportion augmenter sur un an : ils représentent 23,6% chez les moins de 35 ans contre 20,9% en 2013. Les 35-45 ans qui n'étaient que 16,1% à choisir ces durées sont désormais 19,5%. Pour les 45-55 ans, les durées comprises entre 25 et 20 ans sont préférées (36,8%). Quant aux seniors entre 55 et 65 ans, 45,2% empruntent sur 10-15 ans, près de 30% sur 15-20 ans, assez peu sur les durées plus longues (7,8%).
Habitués aux prêts de court terme, les plus de 65 ans ont rallongé la durée de leur prêt : ils étaient 36,1% en 2013 à emprunter sur moins 10 ans, une proportion qui tombe à 30,6% en 2014. Ils ont préféré s'endetter sur 10 à 15 ans (46,5%).