Bien qu'elle ne soit pas encore  d'actualité, la hausse des taux d'intérêts des crédits immobiliers est  difficile à envisager quand on voit la courbe dessinée par les taux  depuis le début de l'année. Elle est pourtant une éventualité à moyen  terme qui s'appuie sur des données concrètes. 
La remontée des  taux n'a pas eu lieu. Pas encore. Prédite par l'ensemble des  observateurs déjà fin 2013, elle a brillé par son absence. Les taux  fixes du crédit à l'habitat battent des records d'attractivité, comme en  témoignent chaque mois les chiffres publiés par les courtiers : après  une courte période de stagnation, les taux ont repris la voie  descendante pour se situer sous la barre des 3% en avril (toutes durées  confondues selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA). Il est désormais  courant d'emprunter à moins de 3% sur 15 ans, soit le niveau historique  atteint à l'automne 2010. Une situation très favorable aux candidats à  l'achat immobilier et à tous ceux qui souhaiteraient renégocier leur  prêt...mais dont la fin est déjà envisagée par les analystes.
Le  premier acte pourrait venir des banques. Soumises aux nouvelles  réglementations de Bâle III les obligeant à renforcer leurs fonds  propres et à limiter les risques, elles sont amenées à resserrer les  conditions d'accès au crédit immobilier, notamment en ce qui concerne  l'apport personnel. Plus exigeantes (ne le sont-elles pas déjà ?), les  banques auront à coeur de privilégier les profils les plus solides,  présentant un taux d'endettement minime et une capacité d'épargne  avérée. Sans compter que la première saison immobilière de l'année  s'achève, faisant mollir avec elle la concurrence inter-bancaire. 
Deux  autres facteurs directement liés aux banques auront une influence  prochaine sur la hausse des taux : la titrisation ou l'art de faire  supporter le risque des emprunts sur les investisseurs, avec, au  passage, une répercussion sur les taux pour rémunérer ces derniers ; et  la volonté de réduire la part des affaires apportées par les courtiers  et concentrer les efforts commerciaux sur les clients sans  intermédiaire. 
In fine, la loi Hamon qui offrira très bientôt à  tout emprunteur un délai de 12 mois pour résilier son assurance de prêt  souscrit auprès de la banque et la substituer par une offre externe.  Cette nouvelle disposition pourrait inciter les banques à rehausser les  taux pour compenser les marges auxquelles elles devront renoncer.
Le mot d'ordre : c'est maintenant qu'il faut emprunter pour financer votre projet ou que vous devez renégocier votre prêt immobilier.