Crédit immobilier : stabilité des taux avant la hausse.

Noémie Palussière,

En novembre, la durée moyenne s'établissait à 210 mois, soit le niveau constaté en décembre 2010. Les durées longues sont désormais refusées par les banques, il devient impossible d'emprunteur au-delà de 30 ans, certains établissements écartent même les demandes sur 30 ans. Les meilleurs profils sont ciblés, ceux qui peuvent mettre en avant un apport personnel plus que substantiel : l'apport personnel progresse de +12,3% depuis le début de l'année, preuve que le marché est dominé par les ménages à revenus élevés plus que par les primo-accédants. Durée d'emprunt plus courte et indicateur de solvabilité en hausse rendent compte d'un profond changement dans l'accès à la propriété. Les plus modestes font les frais de la crise et de la politique d'austérité du gouvernement.

Ca pourrait ne pas s'arranger à moyen terme. La hausse du taux de l'OAT 10 ans déjà effective depuis quelques semaines sera inévitablement impactée sur les taux de crédit à l'habitat. Et la perspective d'une dégradation de la note de la France apporte une touche encore plus dramatique au scénario. Si la France perd son triple A, l'OAT grimpe automatiquement et entraînera une indexation des taux de crédit immobilier. Les agences de notation font peser une épée de Damoclès sur la tête des Etats européens. Si l'OAT 10 ans s'envole, les taux de crédit immobilier suivront la même courbe. Avec effet immédiat sur les prix des logements qui pourraient se déprécier sensiblement.

L'exécutif français n'envisage pas dans l'immédiat de revoir sa copie, le dernier plan de rigueur Fillon ne sera pas amendé. Si dans 3 mois, l'agence Standard&Poors met sa menace à exécution, il est peu probable que le gouvernement s'attaque à des réformes encore plus rigoureuses qui pourraient être très mal perçues en pleine campagne présidentielle.