Immobilier : le patrimoine des Français dopé par la hausse des prix.

La valeur refuge que constitue l'immobilier pèse encore plus lourd dans le patrimoine des Français. Son poids dans l'économie du pays est considérable, car il est interactif dans différents domaines d'activité. Le patrimoine immobilier national représente 25% du patrimoine global (financier et non financier), dont les logements totalisent à eux seuls les 20%. Le secteur immobilier génère plus de valeur ajoutée que d'autres secteurs de l'économie très porteurs (automobile, et autres biens industriels). L'évolution du patrimoine immobilier des Français a fortement progressé depuis 10 ans, en premier lieu la valeur de ce patrimoine qui a doublé en quelques années. Dans l'attente d'une réforme optimisée des mesures en faveur de l'accession à la propriété, le gouvernement ne doit pas oublier l'importance primordiale de l'immobilier dans l'économie.

A l'échelle des particuliers, la progression du patrimoine immobilier est la conséquence directe de la hausse des prix. A l'inverse d'autres placements dont la rentabilité a été émoussée (assurance vie, placements sur les marchés boursiers), l'immobilier tire son épingle du jeu et a redressé la barre depuis le début de l'année 2010. Les baisses enregistrées sur l'ensemble du territoire depuis l'automne 2008 ont été effacées et la crise a plutôt mis en lumière la pénurie de logements de notre pays. Même si l'immobilier français se distingue par une forte disparité régionale, la hausse des prix de l'immobilier ancien n'est pas limitée à Paris et sa région, mais concerne l'ensemble du territoire : elle s'établit à +6% sur un an à la fin du deuxième trimestre 2010 avec +6,2% pour les appartements et +5,8% pour les maisons. Paris souffre d'une inflation galopante avec un prix moyen du mètre carré qui a pulvérisé des records pour atteindre fin juin 6 680€ (le 6ème arrondissement affiche le prix moyen pharamineux de 12 440€/m2 soit +7,8% sur un an). Le récent dynamisme de la demande a exacerbé la cruauté de la pénurie, endémique sur Paris. Paris flambe, et économiquement ce n'est pas viable sur le long terme.Le phénomène s'étend à la Petite et à la Grande Couronne dans des proportions plus raisonnables. D'autres régions subissent elles aussi un déficit de l'offre (région PACA, et les grandes agglomérations).

Avec une hausse des prix fichée autour de 5,4% pour l'année 2010, le patrimoine des ménages français progresserait de +5% par rapport à 2009. Le patrimoine immobilier représente à lui seul les 2 tiers du patrimoine global des ménages. Le patrimoine financier, en revanche, subit de plein fouet les aléas boursiers et le ralentissement de l'économie mondiale avec une progression limitée à +2,6% : les rendements stagnent voire diminuent sur les contrats d'assurance vie et les livrets réglementés, les placements en unités de compte largement désavoués depuis près de 2 ans.