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Crédit : les Français vivent moins à crédit.

Vivre à crédit fait de moins en moins recette. Les Français ont moins emprunté en 2012 qu'en 2011. Le taux de détention de crédit est même tombé à son plus bas niveau depuis 1985. Le contexte économique pèse inévitablement sur les décisions d'emprunt. Il faut ajouter que la loi Lagarde a modifié les habitudes de crédit en instituant des contraintes pour les acteurs du secteur.
Depuis 2008, le taux de détention de crédit reflue. De 52,6%, le pourcentage de Français détenteurs d'un crédit est tombé à 48,6% l'an passé contre 49,4% en 2011. C'est son taux le plus bas depuis 1989, date de la création par la Fédération bancaire française de l'Observatoire des crédits aux ménages.
L'ampleur de la baisse s'explique par un repli plus marqué des crédits à la consommation, tandis que le crédit immobilier continue de progresser. Le taux des ménages détenant un crédit à la consommation est passé de 30,2% en 2011 à 27,6% en 2012. Déjà en 2009, les ménages avaient modifié leurs comportements à l'égard du crédit conso en ayant moins recours au crédit renouvelable. L'entrée en vigueur de la loi Lagarde a poursuivi l'évolution et accentué notamment la baisse du crédit sur les lieux de vente et l'achat à crédit par le biais des cartes de fidélité (5,8% en 2012 contre 7,7% en 2009).
Face aux incertitudes économiques, les Français ont fait preuve d'une plus grande prudence à l'égard du crédit et modifié certaines pratiques de financement, ce qui affecte aussi bien les dépenses de consommation courante que les achats durables. A noter que les ménages sont plus nombreux à avoir recours au découvert bancaire : le plus haut niveau depuis 2001 avec 26,1%. Le crédit sert aussi à payer les impôts : 1% des ménages ont contracté un crédit en 2012 pour régler le Trésor Public contre 0,8% en 2011.
Malgré une production des crédits immobiliers en perte de vitesse en 2012 (-26,4% par rapport à 2011), 31,4% des ménages détiennent un crédit à l'habitat contre 31% en 2011. Autre fait marquant, le taux de primo-accédants atteint son niveau le plus élevé depuis le début des années 2000.
Pour l'année 2013, le contexte reste peu favorable à l'expansion du crédit. La proportion de ménages ayant l'intention de souscrire un crédit à la consommation ou un crédit immobilier est aussi faible qu'un an auparavant (3,9% pour le crédit immobilier et 5% pour le crédit conso pour les ménages avec crédits, 4,1% et 3,5% respectivement pour l'ensemble des ménages). Les soutiens publics en faveur de l'immobilier ont fondu : le recentrage du PTZ+ sur les accédants les plus modestes ce qui a pour effet d'écarter les ménages à revenus moyens et la suppression du Scellier remplacé par le dispositif Duflot moins incitatif devraient favoriser le recul de la production de crédits à l'habitat.



Noémie Palussière

Par , le mercredi 30 janvier 2013

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