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Immobilier et abaissement de la note de la France : quel est le lien ?

En menaçant hier 17 octobre le triple A de la France, l'agence de notation Moody's plonge dans l'ombre les perspectives d'activité du secteur immobilier.

La remontée des taux de crédit immobilier depuis l'automne dernier et la réduction des aides gouvernementales ont resserré le marché, nettement moins vigoureux qu'en 2010. Le niveau très bas de l'OAT 10 ans depuis avril dernier n'est pas été répercuté par les banques sur les taux de crédit, ou dans des proportions très réduites pour permettre aux banques de consolider leurs marges et répondre aux exigences en matière de fonds propres. Aujourd'hui la menace sur la note de la France fait repasser la barre des 3% à l'OAT. Les établissements de crédit vont immanquablement suivre cette hausse et revoir leur barème des taux.

Depuis le début de l'année 2011, les taux de crédit à l'habitat ont gagné plus d'un demi point.

Le taux moyen sur 20 ans atteint désormais 4,20% (hors assurances) pour un bon dossier, quand il affichait 3,60% en octobre dernier. L'OAT 10 ans qui sert d'indice de référence aux banques pour déterminer les taux fixes a subi une hausse en début d'année, hausse qui a tout de suite été suivie d'effet. Depuis avril en revanche, la tendance s'inverse et l'OAT est engagé dans un mouvement de baisse important. Sans impact ou presque sur le niveau des taux de crédit. Les banques, prises dans la tourmente de la dette souveraine consolident leur bilan et maximisent leurs marges.

Depuis hier, l'agence Moody's ne considère plus la dette de la France comme sûre, à l'égal de la dette allemande. Elle lui donne 3 mois pour apporter des gages quant à sa solidité. Tandis que le taux pour la France passe la barre des 3%, l'Allemagne continue d'emprunter à des taux très bas (autour de 2%). Si les deux taux augmentent leur écart, la menace sur les taux de crédit à l'habitat sera très pressante. Les banques n'auront d'autre choix que d'ajuster leurs marges au détriment de la solvabilité des emprunteurs. Le gouvernement est sous pression, le secteur immobilier également : les semaines à venir vont être particulièrement stressantes pour le secteur qui doit par ailleurs intégrer les coups de rabot sur les aides à l'accession prévus pour 2012 (PTZ+, Scellier).