Immobilier : place à la baisse des prix.
La hausse des prix des logements  est-elle derrière nous ? La baisse tant attendue des acheteurs s'est  révélée médiocre en 2012, tellement peu significative à l'échelle  nationale qu'elle n'a pas permis de relancer un marché dégradé.  Certaines zones ont été plus touchées par un repli plus net des valeurs,  accompagné par une contraction marquée du nombre de transactions. On a  pu observer en 2012 que les taux d'intérêt à un niveau  exceptionnellement bas ont ralenti la baisse des prix. Une résistance  que d'aucuns anticipent pour l'année 2013 si les taux immobiliers  restent aussi performants. 
Selon les chiffres du réseau d'agences  Century 21, les prix de l'immobilier ont baissé en moyenne de 1,9% en  2012 (-2,8% pour les appartements et -1,6% pour les maisons). Si l'on  intègre l'inflation (1,4% sur un an), le recul atteint 3,3% en euros  constants. Un chiffre non négligeable qui signe le retournement du  marché, mais suffisamment faible pour que les professionnels parlent de  stagnation plutôt que de baisse des prix. 
Le marché a définitivement  besoin d'être purgé pour retrouver de la vigueur. L'immobilier reste  trop cher, inaccessible pour une majorité de primo-accédants : les  valeurs ont été multipliées par 2 en 15 ans à l'échelle nationale, par 3  en Île-de-France. Entre 2009 et janvier 2012, le prix moyen du mètre  carré des appartements a grossi de près de 20% (10,4% pour les maisons).  Les acheteurs de 2012 escomptaient un repli des valeurs de l'ordre de  10% à 15% pour passer à l'acte, mais les vendeurs sont restés campés sur  leurs prétentions, incapables pour la plupart de lâcher du lest. Le  marché a survécu grâce aux secundo-accédants dont le projet est porté  par la vente du premier bien. Résultat : le nombre de transactions chute  de 830 000 en 2011 à 650 000 en 2012, soit une érosion de 180 000.
La  seule région à voir ses valeurs augmenter est la  Provence-Alpes-Côte-d'Azur (+1,9%). Ailleurs les baisses varient entre  -0,5% (région Centre) et près de -10% (Poitou-Charentes). Dans la  majorité des régions, les baisses se situent entre -1% et -5%.  L'Île-de-France perd 1,14% ; deux zones se distinguent pourtant : Paris  qui gagne +1,5% et la Seine-Saint-Denis en hausse de 3,8%. Là où les  prix ont le plus reculé, le volume des ventes baisse modérément. En  revanche, quand les prix stagnent, les ventes chutent : -28% en Bretagne  et -18% en Île-de-France (-24% pour Paris). Seule exception : la région  Poitou-Charentes où les prix ont perdu 9,8% augmente ses ventes de  15,5%. 
Les prémices d'une baisse doivent se concrétiser pour que le  marché sorte de cette période de glaciation. Les vendeurs doivent enfin  prendre conscience que les prix ont atteint des sommets inacceptables  pour la plupart des acheteurs. Ces derniers ont désormais la main,  surtout dans les zones où l'offre est suffisante pour que la concurrence  joue pleinement son rôle. Reste une inconnue pour les semaines à venir :  le niveau des taux de crédit. S'ils se maintiennent à un seuil très  bas, il est peu probable que la correction des prix soit significative.  En revanche, en cas de hausse des taux, le blocage des ventes  intervenant en réaction serait suivi d'une baisse notable des prix. 
 
 
						 
				Par Noémie Palussière, le mardi 15 janvier 2013

