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Immobilier : recul des prix à Paris.

Serait-ce déjà l'effet de la nouvelle taxation des plus-values immobilières ?

Les prix des logements reculent à Paris depuis début juillet. Les propriétaires locatifs se précipitent pour vendre leur bien avant l'échéance de février 2012 et l'entrée en vigueur des nouvelles règles sur les plus-values. En supprimant l'exonération au bout de 15 ans pour la repousser au seuil des 30 ans, le gouvernement a exacerbé les craintes de certains propriétaires qui voient d'un mauvais oeil s'envoler une confortable plus-value en retardant la vente. Ce nouveau cadre fiscal n'est pas l'unique raison d'une arrivée précipitée sur le marché de logements qui n'auraient pas changé de main dans d'autres circonstances. Les conditions d'accès au crédit se sont nettement durci depuis 10 mois.

Les prix parisiens retombent à leur niveau de février 2011.

En trois mois, le repli s'établit à 4,1%, dont 1,2% pour le mois de septembre. Les valeurs repassent la barre des 8 000€ pour atteindre désormais 7 857€. Peut-on néanmoins parler de retournement ? Les prix restent très élevés et les biens de bonne qualité et a fortiori de haut standing peuvent continuer de s'apprécier. Seuls les logements médiocres et défectueux vont souffrir dans les négociations.

Cette contraction des prix est due en partie à l'afflux de petites surfaces dont les propriétaires ne veulent pas perdre la perspective d'une plus-value substantielle. Les acheteurs sont aussi moins présents. Les conditions d'accès à l'achat immobilier ont été bouleversées depuis le début de l'année : taux de crédit en forte hausse, et prix toujours tirés vers le haut, durcissement des conditions d'accès au crédit et contexte économique très instable, fiscalité alourdie et échéance électorale dans six mois. Tout est réuni pour freiner les candidats à l'achat immobilier.

Le mouvement baissier devrait perdurer au moins jusqu'à la fin de l'année, de quoi redonner de l'entrain à certains candidats. Mais le facteur déterminant reste les conditions d'accès au crédit qui se resserrent drastiquement malgré un niveau des taux toujours performant. Les banques qui commencent à souffrir sérieusement de la crise de la dette laissent ouvertes les vannes du crédit aux seuls dossiers sans faille. On ne prend aucun risque et on conforte ses marges pour stabiliser un bilan que l'effacement partiel de la dette grecque devrait chahuter.