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Surendettement : en nette augmentation.

Depuis le début de la crise économique et financière, le problème du surendettement s'est aggravé avec une modification du profil des personnes touchées. La proportion de dossiers aboutissant à une procédure de rétablissement personnel a bondi, une situation alarmante qui inquiète les associations.

Dommages collatéraux de la crise de l'automne 2008, les ménages surendettés. A fin juillet leur nombre a augmenté de 20% en deux années avec une progression de 4,5% pour la dernière variation annuelle. Sur un an 217 314 dossiers ont été déposés à la Banque de France, pour un cumul de 778 500 ménages surendettés. Mais le nombre qui inquiète surtout les associations et les pouvoirs publics est celui des dossiers qui terminent en procédure de rétablissement personnel (PRP), plus simplement dit la faillite personnelle. Il a progressé de près de 50% sur les deux années précédentes et représente désormais le quart des dossiers jugés comme recevables par les commissions de surendettement. Quand la situation financière de la personne est jugée définitivement compromise, le juge prononce l'effacement des dettes après avoir fait vendre les biens saisissables (sont exclus ceux nécessaires la vie courante). Ce jugement entraîne un fichage durant 5 ans au fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP).

Le profil des personnes surendettées a également bougé. Quand le surendettement était auparavant provoqué par un excès de crédits (à la conso, renouvelables), qualifié de surendettement "actif", aujourd'hui il est essentiellement "passif" et concerne aux trois quarts les personnes qui subissent un accident de la vie : perte d'emploi, divorce, maladie, chômage en fin de droits. Cette précarité (petits boulots, mi-temps, temps partiel) est surtout subi par les femmes vivant seules avec enfant(s). Un dossier sur deux est déposé par une mère avec enfant(s) à charge. Fait nouveau dans la typologie dressée par la Banque de France : la présence croissante de personnes âgées. Ces personnes disposent parfois d'un patrimoine (propriétaires de leur résidence principale), mais n'ont aucune trésorerie pour financer leurs besoins de vie courante. D'autres encore ont perdu toutes leurs économies dans le paiement de leur maison de retraite.

Le tableau est certes inquiétant , mais il convient de signaler que le nombre de dossiers déposés diminue depuis le début 2010 après une année 2009 particulièrement noire. Des disparités régionales existent avec l'Ile-de-France en constante progression ,quand les autres régions arrivent à contenir le problème.