Les rachats et les renégociations de crédits immobiliers sont désormais plus nombreux que les prêts eux-mêmes. La perspective d'une remontée des taux d'intérêts contribue sans doute au phénomène.

Plus de la moitié des crédits immobiliers sont des rachats

Selon les derniers chiffres de la Banque de France, les rachats et les renégociations de crédits immobiliers représentent actuellement 51,5% de la production de nouveaux crédits à l'habitat. En mars 2016, cette proportion était de 28,5%, d'à peine 50% en août dernier. On est encore loin des 58% atteints durant l'été 2015. En volume, la part de la production de crédits imputable aux rachats et aux renégociations est pourtant aujourd'hui supérieure (12,2 milliards d'euros contre 11,3 milliards d'euros en août 2015).

Pour mémoire, le terme de rachat est employé quand le prêt est racheté par une deuxième banque, celui de renégociation quand les conditions du crédit sont révisées en interne.

Dans un cas comme dans l'autre, le prêt est réaménagé avec un taux généralement inférieur au taux initial, quelquefois, et les taux bas du moment s'y prêtent, avec une mensualité identique sur une durée plus courte. La finalité reste la même : réduire le coût global du crédit.

Vers une remontée des taux ?

La baisse des taux depuis un an favorise l'afflux de demandes de renégociation. Certains emprunteurs en sont même à leur seconde renégociation. En trois ans, les taux ont été divisés par plus de deux ! Par quatre depuis le début des années 2000. Selon l'Observatoire Crédit Logement, le taux moyen sur 20 ans s'établissait à 1,48% en septembre ; il était à 2,36% en octobre 2015 et à 3,40% en décembre 2012.

Les taux ont désormais atteint leur seuil plancher. Etant donné que l'OAT 10 ans remonte progressivement depuis fin septembre, les taux des crédits immobiliers ont vocation à repartir à la hausse après la période actuelle de stagnation.