Crédit : le surendettement a évolué avec la crise.
Chaque année environ 200 000 ménages français sont pris dans le piège  du surendettement. La crise économique et financière a accentué le  phénomène depuis cinq ans, elle a surtout modifié le visage du  surendettement. Le crédit de trop n'est pas aujourd'hui l'unique raison  de sombrer dans les difficultés financières, les accidents de la vie  précipitent aussi les personnes fragiles dans la spirale du  surendettement. La législation en place depuis juillet 2010 a également  apporté une meilleure connaissance de dispositifs d'accompagnement,  ainsi qu'une accélération des procédures dans les situations sans issue.
Les effets de la loi Lagarde
La  loi Lagarde de 2010 a mis en place des garde-fous avec, pour effets,  une modification de l'offre de crédit et une plus grande sensibilisation  des emprunteurs. Accusé de tous les maux, le crédit renouvelable a été  réformé en profondeur. Il est en perte de vitesse depuis l'introduction  de la loi Lagarde. La loi Hamon nouvellement adoptée en remet une couche  par un encadrement encore plus strict : toute demande de crédit sur le  lieu de vente (ou dans la vente à distance) à partir de 1 000€ devra  faire l'objet d'une offre alternative au crédit renouvelable, à savoir  un crédit amortissable classique. En outre, les lignes de crédit  renouvelable non utilisées depuis un an seront suspendues (le délai  était jusqu'à présent de deux ans).
On observe déjà les effets de la  loi Lagarde sur la consommation de crédit renouvelable. Il est un peu  moins présent dans les dossiers de surendettement. Les redépôts, qui  conduisent à un nouvel examen suite à des changements dans la situation  personnelle ou professionnelle, sont également en diminution sensible,  ce qui témoigne de l'accélération des plans de rétablissement personnel  (effacement des dettes).
Composition de l'endettement
Le  crédit à la consommation n'est pas le seul incriminé dans les  situations de surendettement. S'il constitue toujours la part  prépondérante de la dette (présent dans près de 90% des dossiers, et 59%  de l'endettement global), la crise a amplifié la représentation  d'autres types de dettes. Les charges courantes (énergie, logement,  alimentaire, téléphonie,...) tendent à augmenter, alors que les dettes  purement financières (dettes immobilières et à la consommation,  découverts bancaires et dépassements) régressent : la raison tient aux  procédures de recouvrement, plus efficaces s'agissant des crédits. 
Autres  victimes du surendettement, les propriétaires de leur logement, en  premier lieu les primo-accédants. Le nombre de propriétaires accédants  parmi les personnes surendettées augmente. Le problème surgit quand le  reste à vivre, calculé au plus juste, est anéanti par la moindre chute  de revenus. Il convient également de rapprocher cette augmentation de la  part des propriétaires de l'évolution des pratiques des commissions de  surendettement qui considèrent plus largement recevables les dossiers de  surendettement dans lesquels un bien immobilier est recensé.
chiffres Banque de France surendettement en 2011
 
						 
				Par Noémie Palussière, le mercredi 5 mars 2014

