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Crédits : le gouvernement demande aux banques de s'engager plus nettement.

Le 25 août prochain, le président de la République, Nicolas Sarkozy, s'entretiendra avec l'ensemble des banques françaises pour leur rappeler leurs engagements pris en début de crise financière en matière de financement de l'économie et de rémunération des traders. On passera sur la provision de 1 milliard d'euros que la banque BNP-Paribas vient d'inscrire sur ses tablettes pour attribuer des bonus à ses traders : elle fait grandement polémique et agite les milieux politiques, professionnels et surtout le grand public qui voit d'un très mauvais oeil le retour à ces anciennes pratiques jugées indécentes surtout après le soutien marqué de l'Etat auprès de cette même banque (5 milliards d'euros). Ce milliard d'euros n'est qu'une provision, c'est-à-dire une opération comptable d'argent virtuel sur des bonus qui ne seront décidés qu'en fin d'année une fois les résultats de l'exercice connus. Il n'empêche que la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a tenu à rappeler au gouverneur de la Banque de France que la plus grande vigilance doit être observée en matière de rémunération des opérateurs de marché. Hier les banques ont été sommées de s'expliquer sur les conditions d'attribution des bonus.

Au début de la crise financière, les établissements bancaires avaient pris des engagements auprès du gouvernement en matière de financement de l'économie et de soutien au crédit. Ces mêmes bancaires avaient reçu des aides conséquentes de l'Etat, ces aides étant conditionnées au respect des nouvelles règles de déontologie du secteur financier préconisées par le G-20 : un engagement moral et formel qui semble pourtant contraignant. La Banque de France par la voix de son gouverneur, Christian Noyer, assure que l'établissement exerce et exercera une surveillance très attentive.

Pour l'heure, le gouvernement demande aux établissements financiers d'améliorer leurs offres de crédits aux ménages en répercutant les conditions de financement plus favorables sur le marché : la Banque Centrale Européenne a maintenu son principal taux directeur à 1% (les banques empruntent à ce taux auprès de la BCE), et son taux de prêt marginal à 1,75%. La Banque de France établit la progression des crédits aux ménages à +4,4% sur un an à la fin juin, et les crédits aux entreprises à +2,4%. Cette performance est supérieure à la moyenne de la zone euro. Les taux d'intérêt sont en baisse depuis l'automne dernier, en premier lieu les crédits immobiliers qui tournent autour de 4%. Des chiffres qui demandent à être améliorés certes : le gouvernement a demandé aux banques d'établir avant le 15 septembre un rapport sur leurs perspectives de financement de l'économie.



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