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Crédit Conso Le Crédit Renouvelable N'a Plus La Cote

Le crédit renouvelable est-il victime de la loi Lagarde?

Les français sont-ils plus attentifs en matière de crédit à la consommation ? D'ordinaire ce sont les consommateurs qui subissent les dérives longtemps décriées du crédit renouvelable, aujourd'hui ce sont les organismes de crédit qui souffrent d'un nouveau cadre législatif acte par la réforme Lagarde. Le nombre de comptes de crédit renouvelable a chuté de 2 millions en 2011 et le nombre d'ouverture de comptes a reculé de 12%. Graduellement depuis 2 ans, le crédit renouvelable régresse pour ne représenter que 35% du volume total des crédits à la consommation contre 40% en 2009.

Première cause, la crise qui induit des comportements plus attentifs, surtout en matière d'achats non indispensables. Le spectre du chômage et les interrogations quant à l'avenir de l'économie incitent plutôt à épargner qu'à dépenser, ou pire encore à contracter un crédit conso d'autant plus coûteux qu'il s'agit d'un crédit renouvelable avec des taux proches de l'usure. Seconde cause, la loi Lagarde en vigueur depuis mai 2011 qui vise à freiner les dérives du surendettement en donnant un cadre plus strict au crédit renouvelable.

La loi Lagarde met fin aux durées très longues des crédits renouvelables.

Chaque nouveau crédit depuis le 1er mai 2011 doit obligatoirement prévoir un remboursement minimal du capital à chaque échéance. Un encours de moins de 3 000€ doit être remboursé sous 36 mois, en moins de 60 mois pour un crédit supérieur à 3 000€. La loi définit également les modalités de calcul du remboursement minimal du capital dans chaque mensualité, ce qui oblige les prêteurs à respecter les durées maximales de remboursement. La mesure va plus loin en modernisant le dispositif de l'usure afin d'élargir l'accès au crédit amortissable. Autrefois définis par nature du crédit, les taux d'usure doivent être différenciés selon les montants du crédit : un taux pour les petits crédits de moins de 3 000€, un taux pour les crédits entre 3 000€ et 6 000€ et un taux pour les crédits supérieurs à 6 000€. A l'issue d'une période de transition qui court jusqu'au 1er avril 2013, les taux du crédit renouvelable seront identiques aux taux des crédits amortissables. La réforme aura ainsi éliminé l'incitation par les prêteurs à proposer un crédit renouvelable plutôt qu'un crédit amortissable au coût global moins cher.

Les établissements financiers spécialisés dans le crédit renouvelable sont à la peine. Durée de remboursement raccourcie et taux en baisse, la rentabilité s'en trouve émoussée et certains enregistrent des comptes dans le rouge, tel Cofinoga (filiale de BNP-Paribas). A court terme, ces sociétés devront revoir leur modèle économique pour ne pas mettre la clef sous la porte.



Noémie Palussière

Par , le mercredi 2 mai 2012

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