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Banques : ces services bancaires inutiles qui vous coûtent cher

Banques : ces services bancaires inutiles qui vous coûtent cher

Alors que le gouvernement réclame aux banques un engagement à réduire les frais d'incidents bancaires, une étude révèle que certains services fournis sous forme de package s'avèrent non seulement inutiles mais aussi fort coûteux pour l'usager. Le point sur ces forfaits bancaires qui ont peu d'intérêt si ce n'est d'alourdir la facture.

Packages bancaires : moins chers que les services à la carte ?

Les banques proposent depuis plusieurs années des offres groupées de services qui sont censées faciliter la vie des usagers. Ces packages comprennent plusieurs produits, généralement des services de base comme les moyens de paiement (carte et chéquier), les services en ligne, l'assurance des moyens de paiement et l'autorisation de découvert. L'intérêt est de présenter diverses prestations à un tarif forfaitaire...au risque de payer pour des services qu'on n'utilise jamais ou rarement.

La loi Murcef de décembre 2001 a bien tenté une clarification en imposant aux établissements bancaires de faire la distinction entre les services obligatoires et optionnels, en particulier dans le cadre des offres groupées. Elle les oblige en outre à faire la déliaison, c'est-à-dire à proposer de manière indépendante les prestations incluses dans les packages. Le réglementation se révèle incomplète ; des études ont montré que les usagers sont mal informés quant au contenu et au coût des services packagés.

Un Français sur 5 ne sait pas ce que contient son offre packagée ni ce qu'elle lui coûte.

Packages bancaires : inutiles et coûteux pour certains usagers

On voit bien l'intérêt du "tout compris" qui doit permettre de faire des économies sur le coût global des divers éléments inclus dans l'offre, mais il a ses limites, celles de contenir bien souvent des produits nettement moins utiles comme le service d'épargne automatique, les chèques de banque ou les relevés multi-comptes, plus surprenant encore, une assurance décès ou l'accès à un crédit renouvelable. L'enquête 2017 de l'association de consommateurs CLCV dénonce l'inutilité des offres groupées pour les petits usagers. Sur 126 banques passées au crible, seules 15 présentent une formule intéressante pour les "petits clients", quand les "gros consommateurs" ont à y gagner dans la moitié des établissements. 

Un service spécifique mérite une attention particulière, car il est systématiquement inclus, sauf à de rares exceptions, dans tous les packages bancaires : l'assurance perte et vol des moyens de paiement. Cette couverture permet de prévenir l'utilisation frauduleuse d'un chéquier ou d'une carte bancaire et coûte en moyenne 25€ par an. Or, la loi est suffisamment protectrice pour rendre tout à fait superflu l'intérêt de payer pour cette assurance : l'article L.133-19 du code monétaire et financier stipule qu'"en cas d'opération de paiement non autorisée consécutive à la perte ou au vol de l'instrument de paiement, le payeur supporte, avant l'information prévue à l'article L. 133-17 [ndlr, avant opposition], les pertes liées à l'utilisation de cet instrument, dans la limite d'un plafond de 50 €". Le texte précise toutefois que la franchise de 50€ ne s'applique pas si la fraude est réalisée sans la saisie du code confidentiel ou dans le cas où les données de sécurité personnalisées ont été détournées alors que l'usager est toujours en possession de sa carte.



Hervé Labatut

Par , le mardi 4 septembre 2018

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